Cher complice,
C’est avec beaucoup d’émotion que nous soulignons dans cette édition du journal tes 90 ans. Un anniversaire marquant, qui célèbre à la fois le passage du temps et l’apport d’une vie entière consacrée à la création, au partage et à l’art de raconter.
Depuis plus de quatre décennies, tes dessins accompagnent fidèlement les pages de La Liberté. Chaque semaine, lecteurs et lectrices attendent ton trait de crayon qui n’a jamais perdu de sa vivacité et son humour. Ce lien privilégié que tu as su tisser avec nous tous est exceptionnel : par tes cayoucheries, tu as réussi à parler à chacun et chacune, à croquer nos réalités, à nous tendre un miroir à la fois espiègle et tendre.
Comme directrice du journal, je me sens profondément choyée de pouvoir compter sur ta présence constante et sur ce rendez-vous hebdomadaire qui fait depuis longtemps partie de notre identité collective.
Ton parcours, tel que tu l’as raconté dans les cinq pages préparées par Bernard Bocquel, est un rappel précieux de la richesse de ton univers.
On y retrouve le jeune garçon de la Rivière-aux-Rats qui bricolait déjà des canots en bouteille, le garde-feu perché dans les tours du Whiteshell, l’artiste curieux qui, partout, observait pour dessiner en amoureux. On y perçoit aussi les valeurs qui t’ont guidé : la simplicité, la liberté, l’importance d’écouter son intuition et la conviction que l’imagination est une force vitale.
Tes œuvres sont des repères, des jalons de mémoire, des invitations à réfléchir. Qu’il s’agisse de tes cartes de canotage, de tes sculptures, de tes joualeries ou de tes innombrables croquis, tout ton travail témoigne d’un même élan : raconter le Manitoba et les gens qui l’habitent. Grâce à ton regard pénétrant, tu as permis à des générations entières de se reconnaître dans tes créations et d’y puiser fierté et désirs d’appartenance.
Ta fidélité à La Liberté reflète autant ta générosité que ton sens de l’engagement. Nous avons la chance d’accueillir ton art, mais aussi ton regard sur le monde, toujours à la fois critique et bienveillant. À 90 ans, tu continues de nous surprendre et de nous émouvoir, rappelant que la créativité n’a pas d’âge et que la curiosité demeure le meilleur des moteurs.
Je tiens à remercier chaleureusement Bernard Bocquel pour sa plume attentive. Il nous offre ainsi un cadeau inestimable : la possibilité de mieux connaître l’homme derrière le crayon, l’artiste derrière les cartes, le taquin derrière l’humour.
Au nom de toute l’équipe de La Liberté et de tous ceux et celles qui t’admirent, je te souhaite un très joyeux anniversaire. Un merci tout spécial pour la complicité durable que tu as su créer avec nous.
Tu nous rappelles, par ton exemple, que l’imagination et la passion sont des trésors qui ne vieillissent jamais.
Avec toute mon admiration et celle de l’équipe de La Liberté.