Avec des informations de Hugo BEAUCAMP.
Dans la salle Antoine-Gaborieau du Centre culturel franco-manitobain (CCFM), environ une trentaine de personnes était réunie pour découvrir le traditionnel rapport à la communauté de l’organisme.
« Chaque année, le CCFM se transforme un peu plus en un lieu vivant, vibrant et profondément tourné vers l’humain », a dit Patricia Bitu Tshikudi, dans son mot de la directrice générale.
Alphonse Lawson, président du CCFM, a lui évoqué une année écoulée « marquée par un moment fort de notre histoire », en faisant référence au 50e anniversaire de l’organisme culturel.
Tous les deux ont salué le travail réalisé par les équipes du CCFM et ont rendu hommage à leur prédécesseur respectif. Michelle Gervais dans le cas d’Alphonse Lawson et Ginette Lavack pour Patricia Bitu Tshikudi.
Patricia Bitu Tshikudi est d’ailleurs revenue sur ses premiers quatre mois dans ce nouveau poste.
« J’ai passé beaucoup de temps à lire, à comprendre les dossiers. Ce n’est pas parfait pour l’instant non plus, quatre mois c’est quand même tout frais. Mais il y a eu du travail à rencontrer les membres de la communauté, rencontrer les partenaires potentiels, les partenaires passés du CCFM pour voir quelles ont été les relations entre ces organismes-là avec le CCFM et comment ils veulent qu’on avance ensemble dans la prochaine année, les prochaines années. C’est vraiment bâtir des ponts. »
Le CCFM a accueilli plus de 35 000 personnes à ses activités au cours de l’année.
Parmi les réalisations marquantes, l’on peut noter HYPERART. Dirigé par Rayannah, l’événement a réuni plus de 35 artistes et attiré près de 3 000 personnes au CCFM.
Il y a eu aussi le Grand Rassemblement qui a célébré les 50es anniversaires du CCFM et du Conseil jeunesse provincial (Cjp). Cet événement a attiré plus de 400 personnes avec une vingtaine d’artistes.
Aussi, le CCFM a intensifié ses efforts pour rendre la culture accessible aux jeunes, avec le soutien financier du Centre national des arts (CNA). 90 746 $ ont été alloués par le CCFM à la programmation scolaire, permettant d’offrir une réduction de 54 % aux écoles sur le prix réel des événements.

Des finances dans le vert, mais encore des efforts à faire
Élèves, étudiants, adultes, familles, francophone ou non, Patricia Bitu Tshikudi espère pouvoir accueillir le plus de monde possible.
« La belle chose avec l’art, la culture et même l’espoir, là si on veut étendre ça, ce sont des langages universels. La langue, pour moi, ce n’est pas une barrière.
« Donc que d’autres personnes anglophones veulent venir participer, oui absolument. En revanche, notre responsabilité c’est d’assurer qu’on garde notre identité francophone. Et que les gens, quand ils viennent, ils sachent qu’ils viennent en territoire francophone. Pour moi c’est ça l’important. »
Pour accueillir plus de monde dans les meilleures conditions, ça prend du financement. Le CCFM a aussi présenté ses États financiers. La première nouvelle positive pour l’organisme c’est que pour l’exercice terminé au 31 mars, il y a eu un léger excédent de 3 062 $. C’est loin du déficit de 107 556 $ en 2024.
Le CCFM a notamment pu compter sur un soutien accru de la Province du Manitoba. L’aide provinciale a été de 964 108 $ en 2025. C’était 937 867 en 2024 et 592 300 $ en 2023.
Financièrement, Patricia Bitu Tshikudi se dit rassurée par la situation, mais reste vigilante.
« On respire, nous n’avons plus la tête sous l’eau, mais ce n’est pas gagné pour autant. L’on a quand même besoin de faire attention.
« On a surtout besoin de trouver des manières de générer des sous pour venir équilibrer là où c’est plus mince. Donc le travail, par exemple, de miser sur notre programmation régulière, mais de la faire connaître. Il y a de l’espace pour croître là.
« L’idée d’offrir une nouvelle programmation, d’attirer justement des gens de l’immersion, des francophiles, etc. Ça viendra nous aider à souvenir nos activités. »


