Alors que le Festival du Voyageur s’apprête à célébrer sa 57e édition en 2026, l’appel est lancé : des souvenirs, objets, documents et artefacts sont recherchés afin d’enrichir la collection patrimoniale exposée dans le cadre du Musée du Festival du Voyageur.
La genèse de cette action trouve ses racines dans une initiative lancée l’année passée : présenter une petite exposition baptisée L’Shed à Léo, du nom de la mascotte du festival.
L’équipe avait alors ressorti des objets et affiches d’anciennes éditions.
« On a exposé quelques collections des festivals passés qu’on a trouvées dans nos bureaux, au sous-sol. Beaucoup de gens sont rentrés et ont dit : “Ah, je me souviens de ce macaron-là !” ou : “Dans cette photo, je vois ma grand-mère.” Cela a vraiment touché plusieurs membres de la communauté », se rappelle Colin Mackie directeur des programmes du patrimoine et de l’éducation du Festival du Voyageur.
L’expérience a été un déclic. Constatant l’intérêt du public, l’équipe du patrimoine et de l’éducation a décidé d’aller plus loin : constituer une collection patrimoniale, étalée sur quatre ans et menant jusqu’au 60e anniversaire du festival prévu en 2029.
Conserver, valoriser, transmettre
« En 2026, nous allons mettre l’emphase sur les arts du Festival : la musique, la sculpture sur neige, la gigue métisse, les arts traditionnels… En 2027, on explorera le patrimoine du Festival et des voyageurs. Pour 2028, ce sera la communauté, ou comment Saint-Boniface et les autres communautés ont influencé le festival. Et en 2029, on se concentrera sur les histoires orales », détaille Colin Mackie.
L’objectif étant de raconter l’histoire du festival à travers les récits et artefacts qui ont façonné presque six décennies de célébrations francophones, métisses et des Premières Nations.
Sans espace muséal permanent, la conservation des objets constitue un véritable défi.
L’équipe du patrimoine et de l’éducation veille à entreposer les artefacts dans des conditions adéquates en contrôlant l’humidité, la température ou encore la luminosité. Ils sont appuyés par l’expertise professionnelle de membres de la communauté travaillant dans des musées.
Pour Colin Mackie, ce travail répond à un besoin de conservation des traces matérielles et immatérielles de l’évènement, avant que celles-ci ne se dispersent ou ne s’étiolent.
Il souligne que « c’est une façon de garder cette mémoire, de garder cette histoire pour toujours, pour les futures générations ».
Déjà de nombreux dons
Les Manitobains répondent déjà présents.
« Il y a toujours des gens qui trouvent des choses du Festival. Récemment, quelqu’un est rentré avec un sac d’anciens macarons. On reçoit aussi des dons d’anciens capots de voyageur ou de vieilles raquettes de neige », raconte Colin Mackie.
Les dons recherchés sont variés : programmes papier, affiches d’anciennes éditions, vinyles, photos, macarons, vêtements, objets promotionnels ou souvenirs personnels (lettres).
Il ajoute qu’il a « hâte de voir ce que les gens vont nous donner ». Les équipes du patrimoine et de l’éducation souhaitent en parallèle recueillir les histoires personnelles des donateurs.
« On veut absolument capter l’information du donateur : la date, la description du don, l’importance du souvenir. Et on veut aussi leur demander s’ils ont une histoire au sujet du festival à partager. »
En effet, tout don raconte une histoire : celle d’un visiteur, d’un bénévole ou d’un artisan qui a participé au festival. Chaque contribution sera soigneusement inventoriée et conservée.
« Il faut respecter les donateurs et les gens qui tiennent le festival au cœur », souligne Colin Mackie.
Les personnes souhaitant faire un don peuvent contacter le Festival du Voyageur directement au bureau de Saint-Boniface ou via le site Web officiel du Festival.
Tous les dons seront documentés et intégrés, selon leur nature, aux futures expositions éphémères prévues entre 2026 et 2029.
Le Festival du Voyageur aura lieu du 13 au 22 février 2025.


