Un an après la reconstitution de l’Association des juristes d’expression française du Manitoba (AJEFM), l’organisme a tenu sa première assemblée générale le 5 décembre. L’occasion de faire le point sur les activités de l’année écoulée et sur les dossiers à défendre.

Par Ophélie DOIREAU

Une quarantaine de personnes se sont déplacées pour voir l’AJEFM renaître de ses cendres.

Les points six et sept de l’ordre du jour concernant les états financiers et la nomination des auditeurs ont été reportés à une assemblée générale extraordinaire en janvier 2020. En effet, Justice Canada a demandé un audit indépendant.

Un comité exécutif se penche sur la rédaction d’un nouveau règlement administratif, qui date de 2008 et qui précise qu’il y a sept administrateurs votants.

Daniel Boivin, le président de la Fédération des associations de juristes d’expression française (FAJEF) a félicité l’AJEFM d’avoir accompli sa renaissance.

L’AJEFM avait cessé quasiment toutes ses activités en 2013. Guy Jourdain, le directeur général, revient sur les évènements à ce temps-là : « Le gouvernement fédéral avait coupé le financement aux organismes qui faisaient de la revendication juridique. Puisque nous n’avions plus d’argent pour ce volet, nous avons donc quasiment cessé toutes activités. «

En 2016 le Centre Infojustice a été créé et confié à la Société de la francophonie manitobaine. Cependant, lors de l’AGE de 2018 de la SFM, une des recommandations voulait que l’AJEFM reprenne le Centre Infojustice. De plus en 2018 dans le cadre du plan d’action pour les langues officielles 2019-2023 du nouveau gouvernement libéral, nous avons retrouvé un financement de 70 000 $. Nous le recevons sur trois ans. À cette somme s’ajoute une subvention de 255 000 $ de Justice Canada sur deux ans. »

Ces fonds ont permis la mise en place d’une équipe en janvier 2019, constituée de Me Guy Jourdain, Me Kate Kabangu Mputu, licencié en droit civil du Congo, et Me Tarik Daoudi, diplômé de la Faculté de droit de l’Université du Manitoba, qui va passer son examen du Barreau en 2020. Aarti Sanat est l’adjointe administrative et la responsable marketing.

Guy Jourdain résume ainsi la composition du personnel : « Nous sommes une équipe multiculturelle, qui représente la richesse du Manitoba. »

Il ajoute que 2019 a été l’année pour faire redécouvrir l’organisme. « Nous avons dû faire connaître de nouveau l’association. Après cinq ans d’absence, l’AJEFM avait presque été oublié de l’esprit des personnes. »

Le directeur général a rétabli des liens avec les organismes communautaires et certaines universités. « Nous voyons régulièrement la Fédération des associations des juristes d’expression française. Nous avons collaboré avec La Liberté pour produire un magazine sur le 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles. Nous essayons d’avoir des liens étroits avec l’USB et la Faculté de droit de l’Université du Manitoba, afin d’encourager les étudiants à pratiquer le droit en français. »

L’organisme a également renforcé son volet de sensibilisation en cultivant ses relations avec les instances gouvernementales et judiciaires. « Alors qu’elle était encore en fonction, nous avions sensibilisé la ministre Jody Wilson-Raybould à l’importance d’assurer la nomination de juges bilingues à la Cour du Banc de la Reine du Manitoba.

Par ailleurs, avec Lorna Turnbull, professeure de droit à l’Université du Manitoba, nous faisons partie de la table de collaboration créée pour moderniser le droit de la famille. »

2019 a aussi été une année pour se réaffirmer auprès des organismes de la communauté francophone et du gouvernement provincial. Guy Jourdain estime que l’association a atteint « son rythme de croisière ». Un bémol cependant : « Nous ne pouvons pas dépendre d’une seule source de financement. C’est dangereux, comme nous l’avons vu dans un récent passé. Nous devons chercher de nouvelles sources de financement.

11« Nous allons lancer notre nouveau site web d’ici mars. Et pour accroître la visibilité d’Infojustice, nous allons déménager au rez-de-chaussée du 614 rue Des Meurons, connu comme le Centre La Vérendrye, où siège en français la Cour du Banc de la Reine. »