Quatre nouvelles murales ont été dévoilées depuis la dernière semaine de septembre à Saint-Boniface. Ce projet organisé par Provencher biz et la Maison des artistes visuels francophones du Manitoba (MDA) cherche à encourager la découverte du quartier de Saint-Boniface.
Par Raphaël BOUTROY
Provencher biz et la MDA ont proposé un projet au printemps 2022 qui visait à installer des murales sur divers commerces locaux aux alentours de la rue Provencher.
Lou-Anne Bourdeau, directrice par intérim à la MDA, explique les origines du projet. « On voulait améliorer le boulevard Provencher. Mais aussi ses alentours. Les gens passent beaucoup de temps sur le boulevard lui-même et oublient parfois le joli quartier qui l’encadre. »
C’est de là qu’est née l’idée de murales. « L’art public est un bon moyen d’attirer des gens vers certains endroits en installant des murales sur des commerces locaux. Il y avait à la fois l’idée d’attirer les gens plus loin que le boulevard et aussi de les encourager à visiter plus de commerces dans le quartier. »
L’art public présente aussi d’autres avantages. « L’art public améliore vraiment la vie de quartier, ça embellit les choses et crée un milieu de vie joli et agréable. »
Les organisateurs du projet ont choisi de proposer des artistes francophones et métis pour concevoir les murales. « On a composé une liste assez complète d’artistes francophones ou métis de Saint-Boniface qu’on a ensuite présentés aux commerces à qui on avait proposé des murales. »
Après cette mise en relation, c’était au tour des commerces de choisir un artiste et une oeuvre qui représentait ce qu’ils voulaient. « On n’a pas vraiment mis de critères sur ce qui pouvait et ne pouvait pas être fait. On voulait simplement créer un dialogue entre les artistes et les commerces pour donner un résultat qui les représentait respectivement. »
Quatre murales ont été installées aux alentours de Saint-Boniface. Une sur la Fromagerie Bothwell, peinte par Charles Johnston. Une derrière Promenade Café and Wine de Mike Valcourt selon l’oeuvre de Jazz Aline. La murale installée sur la Belle Baguette est une oeuvre d’Yvette Cenerini. Une autre murale, conçue et peinte par Evin Collis, sera aussi installée plus tard.
Yvette Cenerini qui a conçu la murale installée sur la Belle Baguette partage son expérience : « J’ai été heureuse de pouvoir contribuer au quartier de Saint-Boniface de cette manière. J’habite ici depuis longtemps, ma fille va à l’école dans le quartier, une fois que ma murale a été installée elle est même allée prendre des photos devant! »
Sa murale montre un pigeon assis sur un nuage tourné vers un ciel bleu. Cette image fait partie d’un projet plus grand d’Yvette Cenerini. « C’est un pigeon de passage, une espèce maintenant éteinte qui était, jusqu’au début du 21e siècle très présente en Amérique du Nord. Ils se déplaçaient en si grands groupes que les chasseurs disaient qu’il ne fallait même pas viser pour en frapper un. »
La signification de ce pigeon s’étend plus loin que celle d’un oiseau d’Amérique du Nord. « Avec ce pigeon et mon projet plus large, je voulais vraiment inviter les gens à réfléchir à l’impact qu’on a sur notre environnement. J’ai mis le pigeon sur un nuage pour l’honorer en tant qu’espèce éteinte. Je pense qu’il est important de réfléchir à nos influences sur les autres. Dans un quartier qui accorde une grande importance à la communauté, une murale faite dans cet esprit à toute sa place. »
