Véritable trésor communautaire, établi officiellement en 1992 sous l’impulsion de Raymond Philippot, il conserve des centaines d’objets et raconte, à travers la passion de ses bénévoles, l’évolution de l’industrie laitière dans le sud de la province.

Roger Bazin, vice-président de la Société historique de Saint-Claude depuis un an et très engagé dans la vie du musée, se remémore les débuts de l’établissement culturel qui fait la fierté des résidents.

« Le musée a été ouvert l’année du centenaire du village de Saint-Claude. Ce fut une inauguration avec tambours et trompettes! »

Avant d’évoquer les riches collections du musée de Saint-Claude, il convient de revenir sur l’histoire du village d’environ 600 habitants, afin de comprendre l’importance de l’industrie laitière dans la région. Saint-Claude fut fondé en 1893 par des immigrants majoritairement francophones.

Ceux-ci ont vite réalisé que les terres environnantes ne permettaient pas d’y développer une quelconque culture en raison du manque de fertilité des terres.

« On s’est néanmoins aperçu qu’elles étaient bonnes pour le pâturage, indique Roger Bazin. Les nouveaux arrivants ont alors choisi l’élevage pour la production laitière, mais aussi pour la viande. »

Voici donc comment les vaches laitières sont devenues une composante essentielle du paysage agricole de Saint-Claude.

Immersion dans le monde du lait

Le musée renferme une collection « d’au moins 2 000 objets », pour reprendre les mots de Roger Bazin, tels que des barattes en bois, des écrémeuses, du matériel vétérinaire utilisé pour les vaches laitières.

Afin d’illustrer l’évolution de l’industrie laitière du 20e siècle, les visiteurs peuvent y découvrir différents types de machines à traire et les méthodes de conservation du lait.

Loin de se contenter de retracer l’histoire laitière de la région, le musée laitier fait partie d’un complexe muséal d’une plus grande ampleur.

« Plusieurs édifices retracent l’histoire de Saint-Claude, l’évolution des générations et des bâtiments phares du village », indique Robert De Smet, trésorier de la Société historique de Saint-Claude depuis près de 25 ans. Différentes parties du musée sont, entre autres, consacrées à l’ancienne gare ferroviaire, à l’école, à la chapelle ou encore à l’étable.

Robert De Smet, trésorier de la Société historique de Saint-Claude.
Robert De Smet, trésorier de la Société historique de Saint-Claude. (photo : Alicia Régnier)

La crémerie, lieu emblématique de Saint-Claude

« Nous avons un mur qui présente tous les propriétaires de la crèmerie au cours des années, ainsi que les trophées remportés grâce au beurre produit dans l’établissement. Cela donne un bon aperçu de toute l’industrie laitière et de la crèmerie », ajoute fièrement Roger Bazin.

Cette crèmerie, l’une des seules encore en activité, est l’un des vestiges témoignant de l’importance de la production laitière. Construite dans les années 1910, elle fut rachetée en 1920 par les frères Bazin, dont le père de Roger Bazin. Aujourd’hui, elle appartient à la multinationale française Lactalis et produit de la poudre de lait ainsi que du beurre.

Natif de Saint-Claude, Roger Bazin tient à rappeler que malgré sa petite taille, le village possède une riche histoire, notamment grâce à ses monuments historiques comme l’église paroissiale. « Il avait de nombreuses activités et cérémonies d’origine française. Nous avons aussi un beau cimetière et un magnifique monument aux morts qui a été distingué par la visite d’ambassadeurs français à plusieurs reprises. »

Des bénévoles investis

Tous les ans, un étudiant est embauché pour s’occuper de l’accueil et de la billetterie de l’établissement, tandis que 4 à 5 bénévoles issus de la Société historique de Saint-Claude s’y relaient pour l’entretien du musée. Roger Bazin et Robert De Smet y passent environ trois à quatre heures par jour pour remplir leurs « devoirs » de bénévoles.

« On passe beaucoup de temps sur place, s’enthousiasme Robert De Smet. Chaque bénévole a une responsabilité spécifique. Personnellement, j’ai la charge du musée laitier. »

De son côté, Roger Bazin s’implique avec les vétérans. Lui-même ancien militaire, il s’occupe du kiosque des anciens combattants. « J’écris et mets à jour l’histoire des soldats des Première et Seconde Guerres mondiales. Je prépare aussi les cérémonies en leur honneur chaque année. »

Dans l’ancienne gare ferroviaire, une salle est notamment consacrée aux vétérans.

« Cette année, nous envisageons de faire une exposition avec des photographies de ces vétérans », précise Robert De Smet.

Ouvert tous les jours au public aux mois de juillet et août, le musée accueille aussi des groupes de visiteurs comme les familles et le public scolaire sur rendez-vous en juin ainsi qu’en septembre.

Horaires d’ouverture : de 10 h à 17 h en semaine et de 13 h à 17 h le dimanche. L’entrée coûte 5 $.