Il reste vrai que les pays africains ne devraient plus accepter les ingérences et les interventions des Occidentaux sur leurs territoires. 50 ans après les indépendances africaines, les souverainetés de certains États sont constamment violées. Cependant, après le génocide rwandais de 1994, l’ensemble de la planète est indigné par la passivité du monde occidental. Il y a eu aussi d’autres massacres Yougoslavie, Darfour…

Devant l’incapacité de certains États à protéger leurs populations, la communauté internationale intervient. En effet, à la fin des années 1990, la discussion sur la protection des populations civiles bat son plein dans le milieu onusien. Automne 2005, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) adopte le principe de la « responsabilité de protéger ». Il s’agissait en fait d’un devoir de « protéger les populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité ». Cela veut dire tout simplement que tout État qui ne respecte pas la dignité et des droits fondamentaux de ses populations va en subir les conséquences.

L’ONU, par cet acte, venait d’accorder le droit d’ingérence « humanitaire » aux Occidentaux dans les affaires internes des pays du tiers monde. Ce principe de la responsabilité de protéger accorde le droit aux Occidentaux d’intervenir en Libye. En plus, la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en mars 2011 autorise la communauté internationale à utiliser la force pour protéger les populations civiles libyennes.

Je crois personnellement que ces opérations militaires des forces de l’OTAN ont permis d’éviter des massacres à Benghazi qui était l’épicentre de la rébellion dans l’est de la Libye. Ces attaques occidentales étaient les bienvenues, car elles ont permis de sauver les vies civiles. Nombreux sont les Libyens qui ont quitté leur pays pour se réfugier en Tunisie et en Égypte pour éviter les massacres. Il faut enfin dire qu’à l’instar des interventions en Côte d’Ivoire, celles qui ont eu lieu en Libye étaient nécessaires pour restaurer la paix dans ce pays.

En ce début du 21e siècle, nul n’a le droit de tenir son peuple en otage et de le terroriser pendant plus de 40 ans. Les Africains n’ont plus besoin de dictatures qui ne font que miner le développement économique et social de leur continent. Alors pourquoi pas la Syrie, où des milliers de citoyens ont perdu la vie depuis le début des manifestations. Toute intervention risque de déstabiliser la région, vous diront certains. Et ajouteront que Bachar al Assad a su maintenir la paix avec Israël, rester ami avec l’Iran et gérer paisiblement sa frontière avec l’Irak.

Que devient la responsabilité de protéger quand des centaines de morts jonchent les rues de la capitale syrienne tous les jours? Une telle situation met à nu l’hypocrisie des Occidentaux qui pratiquent la politique de deux poids deux mesures. L’avenir appartient maintenant aux Libyens qui dans un avenir immédiat vont sûrement traverser des épreuves difficiles avant de connaître la stabilité.