Conçu il y a plus de 1 200 ans, le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle invite, plus que jamais, des personnes de toutes les croyances et cultures à cheminer vers la santé physique, mentale et spirituelle.

 

LA LIBERTÉ (PRESSE -CANADA)
Gilbert Dupuis et Paulette Vielfaure-Dupuis sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

«On vit dans un monde tellement matérialiste, lance Paulette Vielfaure-Dupuis. Or, pour 35 jours, cet automne, tout ce que je possédais était dans mon sac à dos. Souvent, le sentier était rocailleux et difficile. C’était difficile de persévérer malgré mon bâton de marche et l’encoura­gement de mon époux, Gilbert. J’ai vite conclu que le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est, avant tout, une métaphore pour la vie. »

La Franco-Manitobaine n’est pas la seule à emprunter le sentier qui conduit de Saint-Jean-Pied-de-Port, en France, jusqu’à la cathédrale de Saint-Jacques à Santiago, en Espagne. De plus en plus, des personnes de partout dans le monde se sentent appelées à suivre les traces de Saint François d’Assise, de plusieurs rois et reines de France et d’Angleterre, ainsi que d’une multitude de pèlerins chrétiens, et ce pour une variété de raisons.

« J’ai découvert l’existence du Camino, comme on désigne le pèlerinage en espagnol, il y a un an, en regardant un docu­mentaire à la télévision, raconte le ministre provincial de la Vie Saine, des Aînés et de la Consommation, Jim Rondeau. Ensuite, mon partenaire et moi avons vu le film américain The Way, mettant en vedette Martin Sheen. C’est alors que nous avons été vraiment séduits. Vu mes responsabilités ministérielles et le fait que j’ai le diabète de type II, j’ai cru bon de me mettre en forme, tout en organisant une collecte de fonds pour Moisson Winnipeg. Sans avoir le décompte final, j’espère avoir collecté 10 000 $.

« C’était un vrai défi, poursuit-il. Il a fallu que je me prépare, en marchant de longues distances et en obtenant des conseils du chapitre manitobain de la Canadian Company of Pilgrims, l’organisme qui aide toute personne voulant entreprendre le Camino. Mais je ne regrette aucunement mon Camino, entrepris avec mon partenaire. C’était l’expérience physique et mentale la plus exigeante de ma vie. Un politicien aime avoir le contrôle des situations professionnelles et personnelles. Pour une fois, ce n’était pas possible. J’ai appris à lâcher prise. »

Paulette Vielfaure-Dupuis voit son expérience du même œil. « J’ai d’abord entrepris le pèlerinage pour me mettre en meilleure condition physique, explique-t-elle. Puisque je suis catholique, j’étais ouverte à plus que cela. En bout de ligne, c’est le spirituel qui a pris le dessus. Sur la route, j’ai vu les anciennes croix érigées par les pèlerins médiévaux. Et la solidarité des pèlerins est incroyable. Je n’ai pas marché le Camino toute seule. J’étais soutenue par mes prières et celles des autres. »

Les personnes qui s’intéres­sent au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle peuvent obtenir plus de renseignements en contactant Ivor Lockhart, coordonnateur manitobain de la Canadian Company of Pilgrims à l’adresse en visitant le site Internet de l’organisme, santiago.ca
Par Daniel BAHUAUD