Selon plusieurs candidats à la mairie de Winnipeg, l’heure est venue d’adresser, une fois pour toutes, le problème des infrastructures en désuétude dans la métropole.
Les infrastructures croulantes, les taxes commerciales trop élevées, ainsi que le manque de transparence au sein du Conseil municipal sont les grandes priorités qu’il faut attaquer de front à Winnipeg. Telle était, du moins, l’impression générale dégagée lors du tout premier débat des candidats à la mairie de Winnipeg, qui avait lieu à Saint-Boniface le 18 juin dernier, et qui était organisé par la Chambre de commerce francophone de Saint-Boniface (CCFSB).
Alors que le maire actuel, Sam Katz, a annoncé, le 20 juin dernier, qu’il ne se représenterait pas pour un nouveau mandat, sept candidats avaient déjà participé au débat de la CCFSB : l’avocat Brian Bowman, l’entrepreneur francophone, Michel Fillion, la conseillère municipale de Charleswood-Tuxedo, Paula Havixbeck, le professeur universitaire, Robert Falcon Ouellette, l’ancien conseiller municipal de Saint-Vital, Gord Steeves, l’entrepreneur, Michael Vogiatzakis et l’ancienne députée fédérale néodémocrate de Winnipeg Nord, Judy Wasylycia-Leis.
« Nous vivons un moment charnière dans l’histoire de Winnipeg, a souligné Robert Falcon Ouellette. Pour réparer nos infrastructures, qui sont en piteux état, nous pouvons choisir des solutions faciles à court terme, qui ne feront que repousser l’inévitable, ou prendre le temps d’effectuer une planification à long terme. Winnipeg a dressé une stratégie de 20 ans, qu’elle ne respecte pas. Calgary, par contre, fait du planning pour les 100 prochaines années. »
Brian Bowman est du même avis, en apportant plus de précisions sur les étapes à franchir pour réaliser la planification urbaine à long terme. « D’abord, il faut changer le ton à l’Hôtel de Ville, en se débarrassant des politiciens qui ont souvent changé leur fusil d’épaule sur des questions d’infrastructure, lance-t-il. Ensuite, il faut élaborer un plan à long terme que nous ferons respecter au fil des années, jusqu’à ce que la Ville puisse le mener à bien. Pour réussir, il faut aussi savoir bien communiquer ce plan, afin que les contribuables soient davantage convaincus de son bien-fondé. »
Pour sa part, Gord Steeves estime qu’il faut d’abord « réexaminer la façon dont la Ville établit les priorités en élaborant son budget capital ». « Il y a du gaspillage et des non-sens réglementaires, indique-t-il. De plus, une fois que les priorités sont établies pour restaurer nos infrastructures, il ne faut pas broncher devant les dépenses nécessaires, mais plutôt rechercher agressivement les sources de revenus nécessaires. La Province, entre autres, ne fait pas sa juste part pour la ville de Winnipeg. »
Sur la question de relations entre la Ville de Winnipeg et les entreprises, Judy Wasylycia-Leis a souligné qu’il « faut commencer par réduire les taxes commerciales ». « Il faut également établir un dialogue ouvert entre les commerçants et la Ville, possiblement par le biais de forums d’information, souligne-t-elle. Et lorsqu’une entreprise cherche à obtenir un permis quelconque, pour des fins d’efficacité, il serait de mise de réduire le temps qu’il faut attendre pour l’obtenir. Les tracasseries administratives sont gênantes. »
« Lorsque des entreprises répondent aux appels d’offres de la Ville, ayons des règles de jeu équitables, qui permettent aux entreprises moyennes ou moins connues de dénicher des contrats », a ajouté Paula Havixbeck.
Sur la question de la transparence et du besoin d’un nouveau leadership au sein du Conseil municipal, les candidats n’ont pas ménagé leurs propos.
« Le statu quo ne nous permettra pas de gagner notre pari, lance Brian Bowman. En élaborant ses politiques, le Conseil a trop souvent polarisé le débat, dans une culture du secret. Il faut dépoussiérer tout ça, et rétablir la transparence. »