Un monument érigé en 1979 en l’honneur de Louis Riel a été restauré, puis redédicacé le 31 août dernier dans le parc municipal Louis-Riel à Saint-Vital, l’ancien lieu de rassemblement de l’Union nationale métisse Saint- Joseph du Manitoba.

par Daniel BAHUAUD

Pour Randall Ranville, le créateur du monument, la restauration est « comme un rêve qui reprend vie ».

« Lorsque j’ai conçu le monument, je lisais beaucoup sur Riel et je méditais sur sa vision de la société. Riel, un vrai Métis, cherchait à faire le pont entre les francophones, les anglophones et les Autochtones. Il préconisait le dialogue et la paix entre ces peuples. Et c’est pourquoi le monument représente deux colombes qui se regardent. C’est approprié qu’il soit réinauguré à une époque où on parle beaucoup de réconciliation avec les Métis et les Autochtones. »

Pour Guy Savoie, le doyen de l’UNMSJM, la restauration du monument rappelle « cette vision qu’avait Riel du Manitoba comme terre d’accueil pour tous les peuples, tout particu – lièrement des personnes qui ont connu l’oppression ». « C’est une vision toujours aussi importante qu’à son époque. »

« Je suis très heureux que ce monument soit situé dans le parc Louis-Riel, qui était autrefois un terrain qui appartenait à l’Union nationale métisse. C’est ici qu’avait lieu, généralement en juillet, les grands rassemblements annuels de l’Union nationale, les “pique-niques des chemises rouges”. J’ai des souvenirs d’enfance de ces rencontres. Les Métis venaient de part et d’autres et y passaient une bonne semaine, pour se retrouver et célébrer leur fierté métisse.
« Le parc Riel, qui est situé à l’angle du chemin Sainte-Anne et de la promenade Meadowood, a une bien plus petite superficie que l’ancien terrain de l’Union nationale, qui s’étendait du chemin Sainte-Anne jusqu’au chemin Sainte-Marie. Ce terrain a été cédé à la Ville de Saint- Vital, à défaut de pouvoir payer les impôts fonciers. »

« Comme un rêve qui reprend vie »
Randall Ranville

Le parc Louis-Riel remonte à 1932. C’était la première fois que le nom de Riel avait été utilisé pour honorer publique ment sa mémoire. L’initiative avait été prise par le conseil municipal de Saint-Vital. On se rappellera que le quartier était une municipalité indépendante, qui s’est joint à la Ville de Winnipeg en 1971.

Le 28 septembre 1965, l’Union nationale métisse Saint- Joseph du Manitoba a conclu une entente avec la Ville de Saint- Vital pour qu’un monument soit érigé dans le parc.

Guy Savoie raconte : « À l’époque, j’étais conseiller municipal du quartier Taché. J’étais président du comité Saint-Boniface-Saint-Vital, alors ça a été relativement facile de convaincre le conseil de Saint-Vital que c’était une bonne idée. »

Faute de fonds publics, l’érection du monument ne s’est cependant pas faite avant 1979. Grâce en partie à un finance ment de la Manitoba Metis Federation. Ernest Blais, un natif de Saint- Vital et ancien président de la MMF (1991 à 1994), était alors vice-président de l’organisme :

« Randall Ranville est venu me voir avec son plan pour le monument. J’ai tout de suite contacté Guy Savoie, qui a accueilli l’idée à bras ouverts. Alors on est allé de l’avant.
« Plus de 35 ans plus tard, le monument était en bien pauvre état. Je félicite Brian Mayes, le conseiller municipal de Saint- Vital, d’avoir versé 10 000 $ de son fonds de réserve pour les terrains publics pour sa restauration. La structure de béton a été déménagée à un endroit plus paisible et boisé du parc, où les gens pourront l’apprécier. »