Depuis son entrée en 1re année, Zacharie Giroux a des difficultés en lecture et en écriture. Aller à l’école était devenu une corvée. Tout a changé après avoir effectué un test de dépistage de la dyslexie.

Par Manella Vila Nova

«Je suis un élève dyslexique. » Zacharie Giroux, en 6e année à l’École Lacerte, sait depuis maintenant un an comment nommer la source de ses soucis. « J’avais beaucoup de difficultés à lire et à écrire. Le temps que j’écrive une demi-page, les autres en avaient écrit une entière. En lecture, je ne me souvenais pas des bons mots. Je confondais le B et le D, et le Q et le P. Les enseignants m’aidaient comme ils le pouvaient. Puis j’ai fait un test, et j’ai découvert ce que j’avais. »

Cette révélation a changé sa vie. « Jusque là, je n’aimais pas l’école, parce que je ne travaillais pas bien. Quand j’ai eu les résultats du test, j’étais content de savoir que je n’étais pas stupide. J’ai su pourquoi je n’y arrivais pas, et ça a fait une grosse différence. Maintenant, je peux avoir le nécessaire pour m’aider à étudier normalement, et c’est beaucoup plus facile. »

Ses parents ont tout de suite cherché des informations supplémentaires. « Ils se sont renseignés pour savoir comment m’aider à l’école et en dehors. Ma mère a trouvé une tutrice spécialisée en dyslexie, Marilyn Mazzone, qui lui avait été recommandée par une autre maman d’enfant dyslexique. Maintenant, je vais la voir deux fois par semaine sur les heures des récréations ou du dîner. »

En octobre dernier, sa maman, Monique Giroux, l’a accompagné au Symposium for Families, Advocacy for Children with Dyslexia, organisé à l’Université du Manitoba par Dyslexia Champions of Manitoba. « Ma mère veut trouver des solutions pour que je ne sois pas derrière à l’école et que je sois un meilleur élève. À ce forum, j’ai appris que beaucoup de personnes vraiment intelligentes, comme Bill Gates ou Albert Einstein, sont aussi dyslexiques. »

Cette découverte a permis à Zacharie Giroux de se voir autrement. « J’ai réalisé que je pouvais être quelqu’un comme eux, et faire de vraiment bonnes choses avec ma dyslexie. Je sais que la NASA emploie des personnes dyslexiques, parce qu’on pense toujours above and beyond. On cherche toujours comment faire mieux et on aune bonne imagination. Par exemple, si quelqu’un me donne une petite fusée, je ne vais pas être satisfait. Je vais chercher à savoir comment en construire une géante. »

À l’école, des mesures ont vite été prises pour qu’il puisse suivre une scolarité adaptée. « Les enseignants m’aident plus individuellement. Je peux les contacter si j’ai des questions avec les devoirs. J’apporte aussi mon iPad tous les jours pour pouvoir rester en classe. Grâce à l’aide de ma tutrice, je suis meilleur à l’école et je me sens mieux. Je peux faire des choses comme les autres. »

Empli d’une nouvelle confiance en lui, Zacharie Giroux a décidé de préparer une présentation sur la dyslexie pour ses camarades. « Je voulais que les élèves comprennent ce qu’est la dyslexie. On ne doit pas en avoir honte. Moi, je trouve ça bien parce que dans ma tête, je vois des choses que les autres ne voient pas. »

« Je leur ai montré comment mon cerveau et le leur fonctionnaient pour qu’ils voient comment j’apprends. Maintenant qu’ils savent que j’apprends différemment, ils peuvent m’aider. Je n’ai pas vraiment utilisé de site, je me suis appuyé sur mon expérience. Et ma tutrice m’a aidé à préparer le PowerPoint. »

Depuis cette présentation, les élèves de sa classe le regardent autrement. « Ils ont changé leur opinion sur moi. Ils savent comment m’aider, et ils m’aident plus maintenant qu’ils comprennent pourquoi je n’y arrive pas toujours. »

Zacharie Giroux espère que son message pourra toucher d’autres enfants. « Dans chaque classe, il y a environ deux personnes dyslexiques, d’après les statistiques. Alors je veux que les autres enfants dyslexiques ne se sentent pas stupides non plus. C’est quelque chose qu’on devrait célébrer, et pas cacher. Je veux les encourager à trouver de l’aide pour qu’ils ne soient pas découragés par l’école. »