Deux Franco-Manitobains font partie des cinq équipes finalistes parmi une douzaine de participants au challenge AquaHacking 2020 débuté en octobre 2019 et organisé pour créer des solutions innovantes aux enjeux d’eau les plus critiques du lac Winnipeg. Alec Massé nous parle de leur projet.(1)
Alec Massé partage les grandes lignes de son cursus. « J’ai gradué du Collège Louis-Riel, puis j’ai étudié à l’Université du Manitoba pour compléter un diplôme de commerce dans le domaine des affaires internationales, que j’ai terminé l’automne passé. »
Le deuxième finaliste, Julien Koga, est aussi un diplômé du Collège Louis-Riel. Lui s’est lancé dans des études en botanique. Les deux amis se connaissent depuis la prématernelle. « On était même ensemble à l’école Précieux-Sang avant de rentrer au Collège Louis-Riel. »
Concernant ses ambitions professionnelles, Alec Massé note que « les études en commerce sont un peu différentes des autres : il n’y a pas vraiment de route à suivre après la graduation. Mon diplôme est en entreprenariat aussi. Et j’ai toujours voulu lancer ma propre entreprise.
« La compétition Aqua-Hacking a été rendue publique à travers l’Université du Manitoba. Un séminaire de bienvenue a été organisé pour encourager les étudiants à participer. L’idée globale consiste à trouver des solutions innovantes pour améliorer la santé des lacs. Julien et moi avons des métiers compatibles pour ce projet. »
« Je crois bien que c’est la première année que le défi AquaHacking est proposé à Winnipeg. Nous avons décidé de participer à la compétition pour chercher à réduire le montant d’algues dans le lac Winnipeg.
| Problèmes d’algues
« Ces algues sont présentes dans le lac depuis les années 1960. C’est l’organisation International Institute for Sustainable Development (IISD) qui a étudié les causes et les conséquences potentiellement négatives de ces algues sur la santé humaine et l’environnement. »
À ces fins, « IISD a effectué des expériences en Ontario dans la Région des lacs expérimentaux. Ces expériences ont permis de mettre en évidence une quantité trop importante de nutriments essentiels à la croissance des algues, en particulier le phosphore, mais aussi l’azote et le carbone.
« Il y a déjà eu beaucoup de tentatives pour améliorer la santé du lac Winnipeg. »
Alec Massé poursuit : « Notre projet à nous est d’utiliser une plante qui pousse dans les marais et qui filtre naturellement les nutriments présents dans le lac pour empêcher les algues de les recevoir et de grandir. Cette plante est déjà super abondante dans les marais. » Le chercheur ne souhaite pas encore révéler son nom pour protéger leur idée.
« En plus de ça, on veut faire en sorte de la récolter à la fin de la saison pour en faire une alternative aux emballages plastiques. Si elle n’était pas récoltée après l’été, la plante mourrait et les nutriments filtrés retourneraient dans l’eau. »
« La façon dont on ramasserait ces plantes filtrantes, assurerait qu’elles poussent correctement l’année suivante et captent encore plus de nutriments, comme le démontrent les diverses études scientifiques. »
En ce qui concerne l’alternative au plastique, « on ne peut pas trop en parler encore pour protéger notre idée. Mais on aimerait utiliser des énergies vertes. Le matériel sera donc naturel et biodégradable. »
« Le gagnant de la finale en octobre 2020 recevra une aide financière de la part de IISD à hauteur de 20 000 $, le second 15 000 $, le troisième 10 000 $ et les quatrième et cinquième 2 500 $. Cette somme pourra être doublée par Mitacs, une organisation partenaire d’AquaHacking. »
Parmi les autres projets en lice, « une équipe cherche à utiliser l’intelligence artificielle pour trouver et classer les microplastiques présents en grande quantité dans les lacs.
« Le lac Winnipeg est super grand et il est donc difficile de contrôler tout ce qui rentre dedans.
« Pour ma part, je suis convaincu que notre solution peut améliorer la santé du lac. »
(1) Voir https://aquahacking.com/fr/