La Fédération de la jeunesse canadienne-française lance une initiative pour promouvoir la francophonie dans le cadre de la Stratégie nationale sur la sécurité linguistique. La présidente de la Fédération, Marguerite Tölgyesi explique l’importance de l’initiative face à l’insécurité linguistique.

Raphaël BOUTROY – Collaboration spéciale

La Stratégie nationale sur la sécurité linguistique (SNSL) est un effort du gouvernement canadien pour soutenir la langue française dans tout le pays. La Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) est l’organisme qui va mettre en pratique certains aspects de la stratégie.

À l’origine, la SNSL est une initiative qui remonte à quelques années : « En 2018, à la suite de plusieurs rencontres et ateliers intergénérationnels. À la suite de la parution de la stratégie, un mandat a été accordé à la FJCF pour répondre à des défis d’insécurité linguistique », explique Marguerite Tölgyesi, la présidente de la FJCF. Le projet 1 000 Francos hors Québec est un programme qui vise la sensibilisation aux francophones hors
Québec.

« On veut s’approprier le document de la SNSL, il n’y a pas grand monde qui va aller lire un énorme document dans les médias. Avec l’initiative des 1 000 Francos, on veut aller à la rencontre des francophonies du pays. »

La FJCF rassemble déjà le pays d’une certaine manière : « Chaque province et territoire à un organisme pour la jeunesse francophone, nous les regroupons et nous agissons pour eux sur le plan national. On fait du lobbying, on a organisé les jeux de la francophonie et le parlement jeunesse pancanadien », explique Marguerite Tölgyesi.

Ce nouveau projet est pensé dans la même veine : « On veut montrer la diversité d’accents et de communautés francophones dans le pays ».

L’insécurité linguistique est un concept qui mérite d’être rendu accessible comme le pense Marguerite Tölgyesi :

« Souvent quand les gens parlent d’insécurité linguistique ils ne savent pas vraiment ce que c’est. Ce sont des mots compliqués sans explications. Il faut juste expliquer ce que c’est, on se compare souvent au français d’ailleurs, ce qu’on voit à la télévision ou ce qu’on entend aux nouvelles, on se dit que notre français n’est pas bon ou même fragile face à ça. Il ne faut pas se hiérarchiser et se comparer, il faut s’accepter. »

Marguerite Tölgyesi qui a vécu partout au Canada veut que tout le monde puisse découvrir les communautés francophones :
« J’ai habité au Québec, à Moncton, à Timmins, au Nunavut, à Ottawa et maintenant à Whitehorse. Il y a des francophones partout au Canada, mais il y a plus d’anglophones. »

La SNSL veut diminuer le sentiment d’isolement des francophones dans le pays. « C’est facile dans un milieu majoritairement anglophone de se sentir isolé », souligne Marguerite Tölgyesi. Le projet 1 000 Francos est pensé dans un nouveau format :

« Pour participer, il faut juste s’enregistrer et partager un mot en français en expliquant pourquoi ce mot est important pour son identité francophone »,
indique Marguerite Tölgyesi.

Elle fournit un exemple :

« Mon mot c’est chui, pour dire je suis, je trouve que c’est un mot qui sort bien et vite, mais surtout qui représente ma façon de parler ».

La FJCF voulait une activité simple et rapide pour essayer de rassembler un maximum de participants :

« La majorité des gens ont le temps de faire une vidéo simple et rapide, vraiment ça ne prend pas plus de deux minutes et ça peut être amusant de penser à un mot et de le choisir. »