Après deux ans comme vice-président du conseil d’administration du Festival du Voyageur, Eric Plamondon succède Natalie Thiesen à la présidence de l’organisme. D’autres nouveautés sont à l’ordre du jour pour le Festival d’hiver préféré des Manitobains. 

Par Morgane LEMÉE

Actuellement dans l’Est du pays, Eric Plamondon avait envoyé un discours en vidéo préenregistré pour l’Assemblée générale annuelle du Festival du Voyageur, qui s’est tenue le mercredi 5 octobre 2022. Seul candidat proposé à la présidence, il a été élu par acclamation. « C’est un grand engagement et une grande responsabilité. Et je ne le prends pas pour acquis. J’ai la chance d’avoir vu Natalie Thiesen et Lynne Connelly assumer ce rôle avec brio avant moi. Durant mon temps au conseil d’administration, j’ai pu traiter et faire avancer certains dossiers, dont celui sur la réconciliation avec les Premières Nations, qui est très important pour moi. »

Quelles sont alors les autres priorités du nouveau président du Festival? Pour Eric Plamondon, difficile de trop en dire dans nos temps incertains. « La diversité, l’environnement et la relation avec les Premières Nations, il faut que ce soit des piliers de l’organisme. Mais il ne faut pas que d’autres piliers s’effacent non plus, comme la valorisation de l’art et de l’expérience du festivalier, et la place de la francophonie au coeur du festival. Pour moi, ce sont les cinq bases les plus importantes et qui ne vont jamais s’effacer. » 

L’aspect francophone du Festival a justement été au coeur des débats ces deux dernières années. « La base du Festival, c’est une invitation aux gens de venir à Saint-Boniface. Qui dit Saint-Boniface, dit l’élément essentiel, mais pas exclusif : sa francophonie. Oui, on doit entendre et voir nos artistes et notre communauté francophones. Mais francophone, ça ne veut pas dire bûcheron, ceinture fléchée, en train de danser la claquette uniquement. Il y a aussi plein d’autres versions de la francophonie. Je pense au récipiendaire du capot honorifique en avril 2022, Marcel French (1). Il est là depuis le début. Il a fait beaucoup pour le Festival. Je ne veux pas délaisser ces gens non plus. » 

Natalie Thiesen, présidente sortante du Conseil d’administration du Festival du Voyageur. (photo : Gracieuseté Rebel Photography)

| Un possible changement de statut 

Actuellement organisme à but non lucratif, le Festival du Voyageur a annoncé avoir lancé les démarches pour devenir organisme de bienfaisance, dans la catégorie culturelle. Eric Plamondon explique que l’objectif est de diversifier les sources de revenus. « La motivation est de pouvoir aller chercher des fonds destinés aux organismes de charité, comme avec la Winnipeg Foundation par exemple. On a été super choyés dans les deux dernières années grâce à des fonds d’urgence, mais on doit prendre la responsabilité d’avoir une diversité de ressources financières pour assurer la durabilité de notre organisme. 

« On a la chance d’avoir un conseil d’administration avec des expertises variées, comme celle d’Yves Lagassé, qui est comptable agréé et notre trésorier, et qui travaille sur le dossier. On a aussi embauché certains avocats pour s’assurer que tout est bien accordé. » 

Comme pour chaque nouvelle présidence, Natalie Thiesen reste en poste de présidente sortante pendant un an, pour appuyer Eric Plamondon dans ses nouvelles fonctions. « En ce qui concerne le statut de bienfaisance, nous pourrons partager plus de détails quand nous aurons eu le retour de l’Agence de Revenu Canada quant à notre demande. Il y a des gros projets capitaux qui sont en phase de développement, avec ou sans le statut de bienfaisance. Comment ça va affecter les festivaliers ou la programmation? C’est un peu tôt pour le savoir. » 

Pour information, le Festival du Voyageur a accueilli plus de 16 700 festivaliers pour son édition 2022, contrairement à une moyenne habituelle d’environ 75 000, et a fait un surplus budgétaire de 55 662 $. 

Voici le nouveau conseil d’administration du Festival du Voyageur au complet : Eric Plamondon (président), Yves Lagassé, Rebecca Blaikie, Gabrielle Lisi, Estelle Aguidi, Yannick Fréchette, Beydi Traore, Fred Presber, Renée Saurette, Martin Gautron et Natalie Thiesen.

(1) Voir l’article de Jonathan Semah, Le désir d’être bénévole, dans La Liberté du 24 au 31 août 2022.