Quand le Sénégalais Ibrahima Diallo a pris le coeur de Lise, seule fille de la famille Gaboury, il avait « une peur bleue » de ce qui allait se passer. Mais c’était sans compter l’accueil et l’ouverture d’esprit hors pair d’Étienne Gaboury et de sa femme Claire.
Par Camille HARPER
Ibrahima Diallo ne garde que des bons souvenirs de sa première rencontre avec Claire et Étienne et Gaboury, en 1982. Lui et leur fille Lise, qui s’étaient rencontrés en France, venaient de se fiancer à Paris avant de s’envoler pour une visite à Winnipeg.
« Ils m’ont rencontré seulement un mois avant qu’on se marie, mais j’ai été accueilli comme un enfant de la famille, se souvient Ibrahima Diallo. Même si nous étions un couple mixte, je n’ai jamais senti aucune réticence. Avec les parents de Lise, ça a été tout de suite tellement paisible et chaleureux!, se souvient le professeur de zoologie, physiologie, anatomie et microbiologie originaire du Sénégal.
« Le soir de notre mariage, Étienne m’a dit : Moi, j’ai fait ce que j’avais à faire. Maintenant, débrouille-toi avec ma fille! C’était dit en riant, mais c’était quand même une belle marque de confiance. »
En effet, si Étienne Gaboury a toujours été très proche de ses quatre enfants Lise, Pierre, Jacques puis François, ainsi que de ses petits-enfants et arrière petits-enfants, il leur a avant tout inculqué le respect et l’ouverture à l’autre. Une ouverture qu’il démontrait au sein de la famille, mais aussi dans ses cercles d’amis ou encore de travail.
« Ce qui frappait beaucoup chez Étienne, c’était sa simplicité. Il parlait avec tout le monde, s’intéressait à chacun. Il mettait tout le monde à l’aise et voyait de l’intérêt dans toute personne, d’où qu’elle vienne. Dans son bureau d’architecte, on pouvait voir une douzaine de nationalités. C’était très cosmopolite. Il ne discriminait pas parce que quelqu’un venait d’ailleurs.
« Aujourd’hui, sa fille est mariée à un Sénégalais et ses fils sont mariés à une Métisse, une Asiatique et une Ukrainienne. C’est une famille vraiment internationale et ça, c’est le reflet de l’éducation d’Étienne et Claire! »
Le patriarche, que tout le monde appelait Grand-Papa, y compris les arrière petits-enfants, aimait tout particulièrement les repas dominicaux en famille. « Les soupers du dimanche, c’était une tradition à laquelle Étienne et Claire tenaient beaucoup, raconte Ibrahima Diallo.
« Soit chez eux, soit chez nous, on se rassemblait pour discuter de politique, d’économie et de social, et partager ensemble des plats de partout dans le monde. Tous les quatre enfants et Claire sont d’excellents cuisiniers aujourd’hui. »