Un peu craintive à l’idée d’aller voir jouer un spectacle solo pendant 1 h 20, c’est finalement pleine d’optimisme que je suis ressortie de ce spectacle.
Critique par Ophélie DOIREAU dans le cadre de notre chronique Deux regards sur une pièce.
Très rapidement Stéphanie Morin-Robert, la conceptrice de BLINDSIDE, qui tourne autour de son histoire personnelle, nous emmène dans son intimité au travers d’un écran géant où commence son histoire.
On part à la rencontre de la jeune Stéphanie lorsqu’elle est en 3e année et qu’elle doit alors déménager à Porcupine, en Ontario. On rencontre aussi sa mère, avec qui elle entretient une relation difficile, sa soeur, son père qu’elle ne voit que trop rarement à cause de son travail, et son chat, Simba, qu’elle aime plus que tout.
Stéphanie Morin-Robert raconte son handicap, son oeil de vitre, sa rencontre avec ses nouveaux camarades avec des pointes d’humour qui viennent teinter les moments où le public pourrait sentir une gêne. Stéphanie Morin-Robert nous fait passer par de nombreuses émotions : joie, tristesse, compassion, surprise. Sa manière d’aborder, sans complexe, son propre handicap nous pousse à réfléchir à notre propre manière d’aimer et de célébrer notre corps.
Pour accompagner son récit sur scène, des éléments visuels et sonores, régis par jaymez, remplissent parfaitement l’espace de la scène qui pourrait paraître vide. Stéphanie Morin-Robert a d’ailleurs parfaitement remporté ce pari d’occuper tout l’espace d’une scène.
BLINDSIDE, c’est aussi une occasion de sensibilisation et d’éducation sur les prothèses oculaires, sur notre vocabulaire et sur notre perception du handicap dans la vie de tous. Depuis plusieurs années, le Théâtre Cercle Molière s’engage à une juste représentation de la société avec inclusion et équité. BLINDSIDE en est réussi. Je vous laisse avec les propres mots de la conceptrice pour décrire son oeuvre : « C’est un spectacle qui célèbre chaque centimètre de nos différents corps et esprits. »