Ce Noël, pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, Janelle Poirier et sa famille se rassemblent pour des festivités qui durent toute la nuit. Ces traditions lui sont réconfortantes et la rattachent à sa communauté.
Par Raphaël Boutroy
Le temps des Fêtes approche à grands pas pour Janelle Poirier, une étudiante en histoire et sciences politiques à l’Université de Saint-Boniface. Cela veut dire le plus grand rassemblement de l’année pour sa famille.
Bien qu’au fil de l’année la famille se rassemble à diverses occasions, c’est seulement à Noël que tous les membres de la famille sont présents. « Je viens d’une grande famille métisse pour qui la famille est très importante. J’habite à Otterburn, un village où j’ai l’impression que 90 % de la population sont mes cousins et cousines. Mais à Noël, il y en a encore plus », explique-t-elle.
| Faire partie d’une communauté
Depuis le début de la crise sanitaire, cette année marquera le premier rassemblement de la famille au complet « à part un appel Zoom un peu triste », remarque Janelle Poirier. Cet évènement familial rassemble régulièrement plus de 150 personnes. La famille doit louer une grande salle afin de pouvoir tous être ensemble.
« Mon père, Albert Poirier, est le plus jeune parmi ses 15 frères et sœurs, ensuite il y a leurs cousins, leurs enfants et même leurs petits-enfants. Avec tout ça, on a une gamme d’âges énorme. On part de bébés et on remonte jusqu’à ma grand-mère, Émilienne Poirier, qui a 101 ans!»
Les célébrations ne se limitent pas qu’à la famille chez les Poirier. Lors du réveillon et de la messe de minuit, la famille Poirier rejoint d’autres familles à l’église. « C’est toujours une bonne occasion de parler avec les gens, de sentir qu’on fait partie d’une communauté », dit- elle.
| Suivre les traditions
« Parfois ça peut être un peu long, mais en fin de compte c’est réconfortant de suivre les mêmes traditions. Sans elles ce ne serait pas tout à fait Noël. »
Après la messe, la famille repart dans la salle qu’ils ont louée et se rassemble pour discuter, fêter et bien entendu manger. La fin de la messe de minuit, pour Janelle Poirier, est synonyme de tourtière. « Après la messe, on va immédiatement manger, c’est un peu une récompense. Minuit sonne et on mange de la tourtière, de la soupe et de la dinde. »
C’est à ce moment que tout le monde discute et que les liens se retissent entre des membres
de la famille qui ne se sont pas vus depuis un an.«Il y a tellement de personnes différentes et d’âges si différents, parfois on a l’impression de remonter dans le temps avec les histoires qui sont racontées. »
Du côté de sa mère, Yvette Poirier, la famille est importante, mais elle ne rassemble pas autant de monde. « Il s’agit souvent juste conduire assez loin pour bien manger et reconnecter avec cette partie-là de la famille. »
Et pour ajouter aux choses à fêter, la mère de Janelle Poirier est née le 25 décembre. « Moi, mon père et ma sœur jumelle, Katrina, on s’assure de trouver le temps de fêter son anniversaire aussi! »
| Le plaisir de se rassembler
Au fond pour Janelle Poirier, cette période de l’année est remplie de rencontres avec sa famille et sa communauté. « Pour moi, aller à l’église et faire la messe ce n’est pas tant pour pratiquer la foi que pour sentir que je fais partie de ma communauté, et puis d’ensuite passer à la famille, ça aide à renforcer les liens et voir des gens qu’on aime bien.
« Noël peut parfois sembler artificiel si on s’attarde sur les cadeaux, mais je viens d’une grande famille qui voulait toujours se rassembler et qui voit dans ce rassemblement le plaisir qui découle d’une vraie célébration de Noël. »