C’est en 1989 que l’Assemblée des Premières Nations créé la Journée nationale pour les langues autochtones. La première journée sera célébrée le 31 mars 1993.

Depuis maintenant 20 ans, chaque 31 mars, le Canada célèbre la Journée nationale pour les langues autochtones. Créée dans un but de sensibilisation auprès des Canadiens et Canadiennes, la volonté de préserver les langues était un objectif également.

Aujourd’hui, plus de 70 langues autochtones sont parlées à travers le Canada. À l’occasion de cette journée, la gouverneure générale, Mary Simon, dont l’une des langues parlées est l’inuktitut, a fait la déclaration suivante. « Le Canada compte plus de 70 langues autochtones, parlées par les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Plusieurs de ces langues sont menacées de disparition. Il faut agir — nous devons non seulement encourager les communautés à parler la langue de leurs ancêtres, mais aussi à la transmettre à leurs enfants et petits-enfants, tant à la maison et qu’à l’école. »

Initiatives au pays

Depuis plusieurs années, des initiatives se mettent en place partout au pays pour revitaliser des langues qui sont menacées de disparition. D’ailleurs, le Canada a adopté la Loi sur les langues autochtones et la création d’un plan d’action national reconnaissant les priorités des Premières Nations, des Inuits et des Métis pour leurs langues.

Au Manitoba, en 2021, l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba a offert des cours de mitchif-français à la Société historique de Saint-Boniface. D’ailleurs, la présidente de l’organisme soulignait le peu d’enseignants de la langue. « Les enseignants sont rares. Cinq femmes nous donnent ces cours et trois d’entre elles ont publié un dictionnaire de mitchif-français : Michif French as spoken by most Michif people of St. Laurent, publié en 2016 par la librairie Mcnally Robinson. »

De plus, l’Université du Manitoba dispense des cours de langues autochtones. Ken Paupanekis est professeur de cri et a participé à l’élaboration d’un dictionnaire de cri. Il déclarait à La Liberté en 2021 : « Si j’enseigne le cri c’est justement pour ne pas perdre cette langue, c’est toujours un défi de trouver des enseignants de cri ou tout simplement de langue autochtone.

« Déjà, si on veut enseigner une langue, il faut comprendre la culture qu’il l’entoure et ce n’est pas forcément facile.

« Et puis pour apprendre une langue il faut la pratiquer : il faut lire dans cette langue, il faut l’entendre et l’écrire. C’est donc beaucoup de conditions à réunir pour favoriser l’épanouissement de la langue surtout quand il n’y a pas toutes les ressources nécessaires. »