Avec des informations d’Hugo Beaucamp.

Ils seraient, selon plusieurs sources, près de 9000 fonctionnaires au Manitoba à avoir répondu à l’appel de l’AFPC. « Nous voici au début d’une grève historique », a expliqué Chris Aylward, président national de l’AFPC, lors d’une conférence de presse mardi soir. 

La revendication principale est la suivante : l’AFPC réclame une augmentation de salaire de 13,5 % sur trois ans, soit 4,5 % annuellement pour pallier l’inflation. Le gouvernement fédéral propose 9 % sur trois ans. Le syndicat demande aussi davantage de flexibilité sur le télétravail.

Pour rappel, l’AFPC est le plus important syndicat canadien de fonctionnaires fédéraux. Elle représente près de 230 000 travailleuses et travailleurs partout au pays, dont plus de 120 000 fonctionnaires au Conseil du Trésor et plus de 35 000 à l’Agence du revenu du Canada.

Plusieurs centaines de personnes au centre-ville de Winnipeg

Les grévistes présents dans les rues de Winnipeg ce mercredi avaient tous les mêmes demandes que l’AFPC. Le long de la rue Main et Broadway, plusieurs personnes interrogées souhaitent d’abord que les négociations reprennent. « Nous espérons qu’ils (le gouvernement fédéral) reviendront à la table et qu’ils négocieront équitablement avec nous pour améliorer nos conditions de travail et nous offrir des salaires corrects », explique la syndicaliste Keri D’Avignon-Nault. 

Keri D’Avignon-Nault
La chef de grève Keri D’Avignon-Nault attend que les négociations reprennent. (photo : Marta Guerrero)

Plus de monde s’engage, plus cela aura un impact selon George Meldrum, rencontré devant la Gare Centrale. « Il est vraiment important de montrer que tout le monde est uni dans cette affaire, de montrer au gouvernement qu’il ne va pas pouvoir se contenter de nous renvoyer au travail, que c’est une grosse affaire, 155 000 personnes », explique-t-il. Il pense aussi que cette grève ne devrait pas durer longtemps sinon l’impact sur les services sera important pour les Canadiens, alors qu’un tiers des fonctionnaires canadiens a débuté ce mouvement.  

George Meldrum
George Meldrum s’est dit surpris qu’il n’y ait pas eu d’entente pour éviter ce mouvement. (photo : Marta Guerrero)

Kristin Bowler, présente au 269 rue Main près du bureau du gouvernement du Canada pour se faire entendre, est du même avis que George Meldrum et se sent prête à tenir le piquet de grève pour faire avancer les choses. « J’espère que cette grève ne durera pas trop longtemps, mais je suis prête à rester aussi longtemps qu’il le faudra et je pense que la moitié des gens ici pensent la même chose, même si c’est une période stressante », concède-t-elle. 

Kristin Bowler
Kristin Bowler apprécie la soutien du reste de la population. (photo : Marta Guerrero)