Depuis quatre ans, le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR) travaillait à ce que ses archives soient protégées de manière perpétuelle. C’est désormais chose faite.

En effet, la collection d’archives vient d’être inscrite au Registre international de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Ce registre a pour but de préserver et de rendre accessible au monde entier ces archives.

Pour Raymond Frogner, archiviste en chef du CNVR, c’est un pas monumental qui a été franchi. « La décision de l’UNESCO est très importante. Notamment pour les survivants des pensionnats autochtones. C’est reconnaître ce qu’ils ont vécu à un niveau mondial. C’est leur dire : On vous croit. Nous sommes très fiers, c’est tellement important.  

« Avec cette reconnaissance internationale, nous allons pouvoir continuer notre travail de vérité et de réconciliation. Surtout qu’il faut rappeler que le Canada n’est pas un cas unique dans le monde. D’autres communautés autochtones ont subi les politiques coloniales. Cette reconnaissance de l’UNESCO, c’est aussi leur montrer que le travail n’est pas vain. » 

Une vaste collection

De plus, la collection que possède le CNVR est immense. « Nous possédons des photos, des témoignages, des documents écrits, tout ce qui se rapporte de près ou de loin aux pensionnats autochtones. Il y a environ quatre millions d’archives. Ce n’est qu’une partie de ce qui existe et qui est encore gardé à différents endroits. Nous sommes en discussion avec le Fédéral pour récupérer 20 millions de documents. 

« Il n’existe aucune autre institution que le CNVR qui a les ressources pour comprendre et analyser ces documents. Maintenant qu’ils sont accessibles au monde entier, peut-être que des chercheurs vont pouvoir se joindre à notre travail. »

En rendant accessibles ces documents, l’UNESCO participe à sensibiliser la communauté internationale à une partie de l’histoire canadienne souvent oubliée. « Le Canada a très bonne réputation à l’international. On dirait que les mauvaises choses ne dépassent pas les frontières. Or c’est important de reconnaître notre histoire pour avancer. »