Dans le cadre de cette semaine de sensibilisation, David Dandeneau, Aîné Métis, a participé en français à une heure sur la place des Métis dans la construction du Canada. 

« L’Université du Manitoba cherchait des francophones qui pourraient parler pour la semaine de la Vérité et la Réconciliation. Il se trouve que parce que je suis un Aîné à l’Université de Saint-Boniface, ils m’ont contacté. C’était quelque chose de virtuel que plusieurs écoles canadiennes pouvaient suivre simultanément. Il y avait surtout des écoles québécoises. J’ai pu animer cette heure de discussion avec Naiomi Metallic, une avocate du Québec. »

De son côté, David Dandeneau a pu apporter un historique métis dont plusieurs élèves n’avaient pas forcément conscience. « Les Métis ont une histoire différente des Premières Nations, et les gens ne sont pas forcément au courant. Dans le Sud, ils n’ont pas forcément été dans des pensionnats autochtones. Ils ont parfois été dans des écoles de jour. Ce n’est pas la même histoire. 

« Certains élèves m’ont demandé ce que les Métis avaient apporté au Canada. Il y a évidemment la question de la langue. Le plus gros cadeau je pense, c’est la province du Manitoba. S’il n’y avait pas eu Louis Riel, l’Ouest et les Territoires feraient peut-être partie des États-Unis. »

David Dandeneau développe un peu plus cette histoire. « Beaucoup d’Américains sont venus courtiser Louis Riel pour le convaincre de faire une entente avec les États-Unis plutôt qu’avec l’Ouest. Mais non, il ne voyait pas comment les États-Unis pouvaient être des alliés dans cette histoire. Grâce à sa détermination, nous sommes Canadiens. »

Participer à cette semaine était évidemment important aux yeux de David Dandeneau. « La seule manière d’aller vers la réconciliation, c’est d’en parler. D’en parler le plus possible pour toucher le plus de monde possible. Même si de mon côté, je n’ai pas vécu l’expérience des pensionnats autochtones, ni même ma famille. Mais il faut reconnaître que certains Métis ont pu causer du tort à certaines personnes des Premières Nations. Alors participer à ces échanges, c’est aussi reconnaître ces torts et travailler ensemble vers la réconciliation. »