Une popularité grandissante qui se confirme au Manitoba, où des pratiquants de plus en plus jeunes s’essaient à ces sports dans un cadre sécuritaire avant tout.

Taekwondo, boxe, Muay Thaï, jujitsu ou encore karaté ne font généralement pas partie des activités auxquelles nous pensons en premier quand on veut se lancer dans un sport. Mais depuis quelques années, il semble y avoir un attrait de plus en plus important pour la pratique des sports de combat.

Alanna Jameson est propriétaire d’une salle d’entraînement à Winnipeg depuis 2020. Elle donne notamment des cours de taekwondo. Selon elle, l’une des raisons de cette popularité est la place de plus en plus importante que prend dans les médias le MMA à travers la ligue UFC (Ultimate Fighting Championship). En effet, chaque semaine, des UFC Nights réunissent beaucoup de monde, que ce soit dans les stades ou devant les postes de télévision et sur internet. Certains combattants canadiens, comme le Québécois Georges Saint-Pierre, sont même devenus de vrais ambassadeurs de ce sport.

« Nous avons des équipements et un cadre. Nous apprenons à nous défendre, pas à attaquer. »

Tunteya Stoller

Plus de personnes intéressées

«  Le MMA, qu’on voit beaucoup à la télévision, donne envie de pratiquer. Puis ça combine plusieurs sports comme le taekwondo, le Muay Thaï, le jujitsu brésilien, qu’on propose de découvrir. Et cette année, on a participé à nos premiers tournois amateurs, et beaucoup d’élèves étaient très intéressés car cela voulait dire qu’on allait faire plus de combats et non juste de la pratique technique. »

Alanna Jameson remarque d’ailleurs que cette année, sans trop faire de publicité, beaucoup de personnes ont demandé des informations en vue d’une inscription en septembre. « Nos enseignants sont aussi francophones, ce qui nous permet de toucher un public plus large », lance l’experte des sports de combat.

Pas besoin de publicité non plus pour Tunteya Stoller. À 17 ans, la jeune athlète a commencé les sports de combat quand elle avait cinq ans seulement. Malgré ses débuts très jeunes, Tunteya Stoller explique avoir « instantanément » aimé la pratique du taekwondo. Depuis plus de dix ans dans les sports de combat, Tunteya Stoller a elle aussi remarqué l’engouement pour ces activités. « Là où je m’entraîne, il y a une classe pour les jeunes et une autre pour les adultes. Ces derniers temps, c’est surtout de jeunes enfants qui nous rejoignent. Il y en a des dizaines qui viennent chaque année, ils s’amusent beaucoup. »

Un peu comme Alanna Jameson, Tunteya Stoller, élève du Collège Béliveau, estime que cet engouement vient en partie de l’image spectaculaire que renvoient les sports de combat. « Il y a beaucoup de films notamment qui mettent en avant ces sports. Puis, le taekwondo par exemple, les gens aiment beaucoup le regarder. C’est très visuel et c’est un sport qui a sa place aux Jeux olympiques. »

Tunteya Stoller
Tunteya Stoller pratique les sports de combat depuis l’âge de cinq ans. (photo : Raphaël Boutroy)

La sécurité comme priorité

Par définition, les parti-cipants aux sports de combat peuvent prendre des risques pour leur intégrité physique. Mais sur ce sujet, Tunteya Stoller, double ceinture noire de taekwondo, est catégorique : les sports de combat ne sont pas plus dangereux que les autres sports.

«  Nous avons des équipements et un cadre. Nous apprenons à nous défendre, pas à attaquer », souligne la sportive qui n’a d’ailleurs jamais subi de blessure importante pendant tout le temps de sa pratique.

Le thème de la sécurité est aussi essentiel pour Alanna Jameson. L’enseignante met, elle, en avant les valeurs de discipline et de contrôle pour éviter les risques.

«  Le but n’est pas que les gens se blessent. Bien sûr, avec ce genre de sport, ça arrive, mais on fait tout pour l’éviter. On veut que nos élèves aient de l’autocontrôle et qu’ils respectent leurs partenaires et adversaires. On donne beaucoup d’enseignements théoriques à nos élèves avant de les laisser combattre », dit Alanna Jameson, qui compte dans ses cours des participants de 7 à 58 ans.

Pour assurer un environnement sain dans les sports de combat, le gouvernement manitobain avait d’ailleurs présenté au mois de mai le projet de loi 40, Loi sur les sports de combat. Ce projet a pour but d’élargir le mandat de la Commission des sports de combat du Manitoba, qui consiste à améliorer la sécurité des participants aux sports de combat.

Popularité, sécurité et valeurs sont donc autant d’ingrédients qui participent à l’actuel succès des sports de combat. « À la fin, je conseille à tout le monde d’essayer. C’est une bonne façon de rester en forme et ça augmente la confiance en soi », conclut Tunteya Stoller.