Pour la rentrée 2024, la DSFM à déjà l’intention de renforcer davantage cette offre, mais ce ne sera pas sans défis.
fait à peine plus de deux mois qu’a sonné la rentrée des classes pour l’année 2023-2024, mais la DSFM prépare d’ores et déjà la prochaine. La Division scolaire se penche déjà sur son budget, qu’elle fera parvenir au ministère de l’Éducation à la fin du mois de janvier 2024, accompagné de sa programmation. À ce propos, Alain Laberge, directeur général de la DSFM indique qu’il aimerait offrir plus de cours moins académiques aux élèves du secondaire : « des cours de vie ».
« Ils incluraient un retour vers ce que l’on appelait il y a une vingtaine d’années, des cours d’économie familiale. Les élèves y apprendraient, par exemple, à gérer un budget, leurs finances, mais aussi à changer un pneu. »
Outils nécessaires
En somme, il s’agirait d’armer les jeunes avec les outils nécessaires pour faire face à des situations auxquelles ils seront confrontés une fois sortis de l’école. « Il y a des choses pour lesquelles on fait appel à une aide extérieure, alors que l’on pourrait apprendre à le faire à l’école », explique Alain Laberge, qui mentionne aussi des cours de premiers soins.
Les cours de vie seraient donc très ouverts en termes de sujets et de compétences abordés.
Derrière cette initiative se cache un constat assez simple. Les cours scientifiques ne manquent pas, « mais apprendre des compétences dites humaines et gérer des problèmes personnels, ça devrait aussi faire partie des éléments de notre offre de cours ».
D’ailleurs, les élèves, qui ont été consultés, ont fait part de leur envie de voir implémentés ces cours pratiques. « Il y a des élèves qui arrivent à 14-15 ans et qui ne savent pas faire cuire un oeuf, souligne Alain Laberge. Il y en a d’autres qui se font avoir par la publicité. Ils nous parlent de forfait téléphonique, par exemple, mais ils ne prennent pas en compte les taxes ou les limites de ces forfaits. Pareil lorsqu’il s’agit d’acheter une auto, il faut penser à l’essence et à l’entretien. »
Ainsi, les écoles de la DSFM aideraient les jeunes à devenir des citoyens responsables et outillés.
Ouvrir de nouvelles voies
Au-delà de l’aspect pratique, de tels cours peuvent aussi ouvrir de nouvelles voies professionnelles pour les élèves. Les écoles professionnelles existent et permettre aux futurs citoyens de s’adonner à la mécanique ou à la menuiserie plus jeunes. Ça peut être un bon moyen d’ouvrir les perspectives et potentiellement de créer un déclic.
« L’objectif, pour nous, c’est que ce cours de vie prenne de l’importance pour mener à des cours plus précis. Par exemple, permettre aux élèves de toucher à tout en 9e année, puis de se spécialiser en 10e année. Ce qui donnerait l’occasion aux enfants intéressés de terminer leur secondaire général en ayant pris des cours professionnalisants. » Car pour intégrer une école professionnelle, il est nécessaire que l’élève obtienne au moins 21 de ses 30 crédits généraux.
Il faut rappeler qu’il existe déjà des cours similaires au sein de la Division scolaire, des cours de cuisine ou d’ébénisterie par exemple, lorsque les équipements le permettent. Grâce à ses partenaires, notamment le Manitoba Institute of Trades and Technology, la DSFM peut aussi envoyer ses élèves dans des écoles professionnelles. « Là-bas ils peuvent prendre des cours, entre autres, de mécanique, car nous n’avons pas encore l’équipement pour le faire. »
L’acquisition du matériel nécessaire fait partie des quelques défis à relever pour pouvoir étendre ces cours de vie au plus grand nombre d’écoles.
L’apprentissage de la pratique
« Présentement, nous avons un budget d’environ 1,8 million $ pour tout ce qui est métier, lance Alain Laberge. Nous avons besoin d’avoir des budgets opérationnels. »
Il souligne que la demande a été formulée auprès du ministère de l’Éducation, et ajoute que les écoles anglophones ont eu accès à ces budgets lorsqu’elles ont commencé à offrir des cours de métiers. « Aujourd’hui, pour acheter un élévateur d’auto, il faut compter plusieurs milliers $. » Il faut aussi trouver et allouer des espaces et, bien sûr, trouver des enseignants.
« C’est un problème que nos confrères anglophones ont aussi, alors que leur bassin est plus grand que le nôtre. Au Manitoba, on ne peut pas prendre un mécanicien pour enseigner. Il n’aurait pas la partie pédagogique nécessaire pour attribuer des notes dans les bulletins des élèves. Mais il pourrait être accompagné d’un membre du corps enseignant qui, lui, pourrait le faire. »
Il faudrait aussi que l’intervenant soit francophone et puisse faire preuve d’une certaine flexibilité pour dispenser ses cours dans plusieurs écoles, « et plus on est au rural, plus cela est complexe ».
Une solution envisagée serait, par exemple, de regrouper les cours au sein d’une école centralisée, ce qui impliquerait de transporter les élèves. Plusieurs pistes sont explorées par la Division scolaire. « On pourrait avoir une partie théorique à l’école, et des chefs cuisiniers ou des menuisiers pourraient prendre les élèves sous leurs ailes pendant une journée. Il n’y a rien de mieux dans l’apprentissage que la pratique », conclut Alain Laberge.
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