Une génération historique, la dernière avant le début de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM).

Et toi, tu deviens quoi? C’est avec cette question en tête que Lisbeth Savard et Natalie Aloessode-Bernardin, deux des 101 diplômés du CLR de l’année 1994, ont lancé ce projet.

Il faut dire que les deux amies ne sont pas à leur premier coup d’essai. Déjà en 2014 et en 2019, pour les 20 et 25 ans, elles ont proposé une rencontre à leurs camarades. En vain. Mais, cette fois-ci, elles y croient fort.

« Ça fait plusieurs années qu’on a créé un groupe Facebook pour rassembler les gens. Et à plusieurs reprises, récemment, j’ai croisé certains des anciens. Je leur disais : il faut qu’on fasse quelque chose. C’est ce qui m’a motivée pour relancer le groupe », indique Lisbeth Savard.

Natalie Aloessode-Bernardin appuie dans ce sens. Pour elle, 30 ans, ça ne se manque pas. « Généralement, c’est après 10 ou 20 ans que les cohortes se réunissent. Puis, elles ne se voient plus. Nous, on a été très occupés. Mais certains ont continué à se voir. On a eu des enfants, des carrières professionnelles, certains ont changé de pays. Et je pense que c’est sûrement encore plus intéressant maintenant de reconnecter. »

Natalie Aloessode-Bernardin
Natalie Aloessode-Bernardin espère revoir ses anciens camarades de classe. (photo : Gracieuseté)

Nostalgie

Bien sûr, sur 101 personnes, tout le monde n’a pas eu les mêmes ressentis, mais Natalie Aloessode-Bernardin se rappelle avec bonheur de ses années au secondaire. « Certains étaient plus sportifs, d’autres plus académiques, mais malgré ça je me souviens d’une cohorte très solidaire qui s’accordait bien ensemble. Et ça, ce n’est pas habituel. C’est juste une observation par rapport aux autres cohortes que j’ai connues. Il y en a parmi eux que je connais depuis la maternelle. C’est une deuxième famille. »

Nostalgie, curiosité et intérêt sont autant de raisons de vouloir revoir ses anciens camarades de classe. « On approche la cinquantaine. Et avec certains d’entre eux, on a presque fait la moitié de nos vies. C’est naturel de vouloir reprendre des nouvelles aussi ou simplement reconnecter avec des gens avec qui nous avons vécu de beaux moments », explique Natalie Aloessode-Bernardin.

Lisbeth Savard ajoute : « Il y a aussi un aspect communautaire. On a un passé en commun. J’aimerais ça les revoir et voir où ils sont rendus. Et même si on n’est pas tous des amis, on a ce lien-là. »

Lisbeth Savard et Natalie Aloessode-Bernardin reconnaissent aussi toutes les deux le caractère historique de cette génération. En effet, la DSFM a été créée à la suite de l’adoption, en juillet 1993, du projet de loi 34 visant à modifier la Loi sur les écoles publiques. La première rentrée, sous la bannière DSFM, a donc eu lieu en 1994, quelques mois après que Lisbeth Savard et Natalie Aloessode-Bernardin et leurs camarades ont été diplômés. « C’est quelque chose que je ressens, quelque chose auquel je pense, oui. Je l’ai souvent répété d’ailleurs : nous sommes la dernière classe avant la DSFM », souligne fièrement Natalie Aloessode-Bernardin, qui est agente d’artistes.

Rejoindre le plus de monde  

Après le groupe Facebook, trop impersonnel, les deux anciennes étudiantes ont créé un groupe Whatsapp, plus pratique pour échanger. Plusieurs anciens l’ont rejoint et depuis, le groupe tente de s’organiser pour trouver un évènement et une date qui réunira le plus de monde. « On se donne du temps, on ne va pas fermer le groupe. Ceux et celles qui ont rejoint ont aussi rajouté des gens de leur côté. Et c’est comme ça qu’on peut peut-être rassembler tout le monde », imagine Lisbeth Savard.

À date, Lisbeth Savard, Natalie Aloessode-Bernardin et les membres du groupe ont fixé la date du 14 septembre pour cette rencontre. « Même si on est 10, on va le faire! », lance Natalie Aloessode-Bernardin. « Plus sérieusement, on vise au moins la majorité des 101. Ça fait 30 ans qu’on ne s’est pas vu, je pense que les gens y seront favorables. »

Au moment d’écrire ces lignes, le groupe Whatsapp avait rejoint 48 personnes (1).

(1) Si vous êtes l’un des diplômés de cette génération 1994, vous pouvez rejoindre le groupe WhatsApp