Par l’entremise de PrairiesCan, via le Fonds de développement économique francophone des Prairies (FDÉFP), le gouvernement fédéral investit 1,8 million $ sur trois ans afin d’appuyer des projets qui ont un impact positif sur les communautés francophones du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta. Lumière sur les quatre projets manitobains retenus.
Pour l’année 2024-2025, et à l’intérieur du 1,8 million $, les trois provinces ont une enveloppe de 530 000 $ à partager entre dix projets. Pour le Manitoba, c’est le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM) qui a choisi les projets et administre le fonds. Les quatre projets et organismes retenus sont donc le Comité du parc Carillon, le Community Development Inc. (CDI) de Sainte-Agathe, le Marché agricole et communautaire de La Broquerie et le Musée de Saint-Boniface. Le CDEM a 170 000 $ pour ces quatre projets.
Des projets qui ont de l’impact
Marie-Cécile Alvarez, gestionnaire de développement économique communautaire au CDEM, en dit plus sur les critères de sélection. « Dès qu’on reçoit toutes les demandes, on fait un tri en fonction de la pertinence des demandes. La pertinence, c’est le développement économique, la création et le maintien d’emplois et l’impact que ça peut avoir sur la communauté francophone. Bien sûr, il y a du débat, mais on essaie aussi d’être équitable en fonction du territoire pour ne pas choisir que des projets à Winnipeg. On sait que tous les projets sont importants pour toutes les communautés donc c’est parfois assez difficile de les départager. » Pour cette année, le CDEM avait reçu 12 appels à propositions de projets. Les projets doivent être également réalisables d’ici le 31 mars 2025.
La gestionnaire donne aussi plus de détails sur les quatre organismes. De manière générale, PrairiesCan va plutôt chercher à soutenir des projets à compléter ou une phase du projet à compléter. « Pour le Comité du parc Carillon, il s’agit d’améliorer les loisirs et l’accueil des visiteurs. Il y a aussi une partie camping. Ils sont à la dernière phase du projet. Pour le parc Cheyenne, c’est aussi un parc de loisir. Le but est de développer leurs emplacements qui accueillent des véhicules récréatifs. Quant à La Broquerie, ils n’ont commencé que l’an dernier. On est dans le pur développement économique. Le Marché de La Broquerie va avoir un impact sur toute la communauté et même jusqu’à Winnipeg, car le marché va rentrer dans la tournée des marchés fermiers qui sont liés aux Jeudis de la francophonie. »
Une aide pour le Musée de Saint-Boniface
Régulièrement dans les manchettes ces dernières semaines, le CDEM a aussi choisi de soutenir le Musée de Saint-Boniface grâce à ce fonds. L’argent va notamment servir à la bâtisse pour les rénovations nécessaires. « Ça sera exclusivement pour les travaux, sécuriser la bâtisse, éviter l’impact sur leurs artefacts et l’accueil du public. C’est aussi un moyen important pour nous de maintenir la culture francophone. »
Parmi les prochaines étapes, le CDEM va désormais faire un suivi tout au long de l’année de ces projets pour ensuite rendre des comptes au bailleur de fonds. « Oui, il y a objectifs à atteindre avec des résultats à fournir. Car à la fin, nous avons un rapport final à faire à PrairiesCan, avec de l’argent à rembourser si jamais les objectifs ne sont pas atteints. C’est pour ça que l’entente est précise et qu’on cherche des projets réalisables. »
Du succès pour les projets passés
Alors que l’entente se poursuit avec le gouvernement fédéral, le CDEM pense déjà à un troisième appel de propositions de projets qui sera publié à l’automne 2024 pour des projets débutant le 1er avril 2025. « Je pense que l’ouverture du fonds sera en janvier, ce qui donne plus de temps aux gens pour se préparer. Les intéressés peuvent écrire au CDEM et l’on saura les guider. »
Marie-Cécile Alvarez, en plein dans les rapports finaux de la ronde précédente, revient sur les derniers projets soutenus annoncés en octobre 2023. Ces derniers n’avaient d’ailleurs pas une année complète pour réaliser leurs projets. La gestionnaire demeure tout de même satisfaite des résultats. « La majorité de ce que je vois, c’est que ça a été un succès pour trois demandeurs à Somerset, Ritchot et le Site patrimonial Taché. Les résultats ont abouti même s’il y a encore du travail. »
À noter que le dernier pro-jet, l’Épicerie Ellice-Archie à Saint-Lazare n’a pas pu se faire du tout. « Au dernier moment, il y a eu une annulation. Si ce n’est pas par le FDÉFP, on a toujours des moyens de les aider à trouver du financement », espère Marie-Cécile Alvarez.