Avec le retour des beaux jours, les promeneurs se feront plus nombreux. Dans les parcs, bien sûr, le long des berges des rivières Assiniboine et Rouge, ainsi qu’à La Fourche.

L’esplanade Riel, le pont piétonnier qui relie le quartier de Saint-Boniface au centre-ville de Winnipeg, figure sur la liste des passages obligés de tout bon flâneur estival. C’est précisément pour ces randonneurs citadins que les trois kiosques de l’Esplanade ont repris leur service saisonnier.

Les kiosques sont la propriété d’Entreprises Riel. Erwan Bouchaud, son directeur général, indique que l’un des kiosques, d’ordinaire réservé à Tourisme Riel, sera partagé cet été avec le Musée de Saint-Boniface, en raison de sa fermeture à partir du 26 juin.

Cindy Desrochers, la directrice du Musée, fait savoir qu’« il y aura une mini-boutique et ce sera le point de départ pour lancer les tournées pédestres ».

Pour ce qui est des kiosques restants, Erwan Bouchaud rappelle qu’ils sont mis à la disposition d’entrepreneurs francophones.

L’an passé, Yvonnick Le Lorec et Ketty Pichaud, propriétaires de la crêperie Ker Breizh, occupaient les deux kiosques aux allures de wagon de tramway. Cette saison, ils seront toujours présents sur le pont avec un seul kiosque. L’autre est occupé par Emmanuel Battaglia, propriétaire de la boulangerie A taste of France.

Le thème principal reste donc celui du made in France, entre les crêpes bretonnes et les viennoiseries du boulanger-pâtissier.

Pour Emmanuel Battaglia, dont la boulangerie se trouve à Transcona, sur la jupe extérieure de la ville, ouvrir un point de vente, même temporairement, à Saint-Boniface est une belle opportunité, qui lui demande cependant un peu d’organisation.

Ainsi deux livraisons par jour sont nécessaires depuis Transcona, le matin et à midi. « Je n’ai pas de transport réfrigéré. Alors on va garder ce qui est pain et viennoiserie et on aura le café gourmand. À partir de 11h30, il y aura des sandwichs, dont un panini. Les gens pourront choisir leur pain et leur garniture. »

Côté organisation toujours, il faut penser au recrutement et à la formation de main-d’œuvre pour tenir le kiosque. « Je dois former mes employés sur place. On aura donc un menu limité au départ. Je ne veux pas mettre trop de stress sur mon équipe. Je veux d’abord qu’ils soient à l’aise. On développera le menu au fur et à mesure. »

Prendre la température

Au demeurant, c’est pourquoi Emmanuel Battaglia a fait le choix de rester un peu flou sur le contenu du menu afin de se permettre une certaine flexibilité.

Après tout, il s’agit d’un tour de chauffe pour le boulanger-pâtissier originaire de France. « On prend la température pour la prochaine aventure. On envisage d’ouvrir un deuxième endroit fixe à l’année, une vraie boulangerie. Notre rêve c’est de pouvoir l’ouvrir dans Saint-Boniface. Cette saison avec le kiosque, ça va nous permettre de faire connaître un peu plus la marque dans le quartier. »

Emmanuel Battaglia espère également que sa présence pourra convaincre certaines personnes à effectuer le déplacement jusqu’à sa boutique à Transcona.

Yvonnick Le Lorec, lui, n’en est plus à son tour d’essai. Pour lui, les kiosques sont effectivement un bon moyen de se faire connaître. « L’inconvénient, c’est qu’il n’y a pas de stationnement, alors les gens ne s’arrêtent pas forcément. Mais on remarque une recrudescence du transport actif. Il y a du passage et beaucoup de touristes sur l’esplanade, ce qui assure une petite visibilité.

« Je pense qu’entre un kiosque et une affaire, il y a une grande différence, mais qu’il est possible de se faire une clientèle. »

Pour diverses raisons, la crêperie Ker Breizh a ouvert ses portes sur la rue Sherbrooke, plus proche du quartier de Wolseley que de Saint-Boniface. Le Breton d’origine est en tout cas convaincu que « si l’on avait ouvert à Saint-Boniface, nous aurions sûrement été suivi par la clientèle que l’on avait sur l’esplanade Riel. »