L’organisme en a profité pour dévoiler la nomination de sa nouvelle directrice artistique et co-directrice générale, Marie-Ève Fontaine.

Fin avril, le Théâtre Cercle Molière (TCM) a choisi pour commencer à célébrer son centenaire. Discours, champagne et prestations artistiques étaient au rendez-vous pour marquer le coup. « Cela fait exactement 100 ans que la première pièce de théâtre a été jouée au Cercle Molière », souligne Geneviève Pelletier, co-directrice générale et artistique du TCM.

Les co-directrices du TCM, Geneviève Pelletier et Ramatoulaye Cherif, ont profité de l’occasion pour annoncer la nomination de Marie-Ève Fontaine, comme future directrice artistique et co-directrice générale, qui prendra la suite de Geneviève Pelletier dès juillet prochain. Suite à ce changement, Ramatoulaye demeurera toujours la directrice administrative et Marie-Ève prendra les rênes de la direction artistique.

Un centenaire festif pour une institution emblématique

C’est dans une salle comble qu’une centaine de personnes ont chanté en cœur un joyeux anniversaire au Cercle Molière. Pour les festivités, ballons, popcorn et décorations colorées attendaient les invités. « Nous avons fait le choix d’un thème d’anniversaire d’enfant. On voulait une atmosphère ludique et, bien sûr, une ambiance festive », souligne Geneviève Pelletier.

Mais cette soirée était surtout un moment de convivialité. Pour la co-directrice, les échanges avec le public sont essentiels. « C’est important pour nous de comprendre ce qu’attendent les gens, et cette célébration est une bonne occasion de le faire ».

L’anniversaire de l’institution a débuté avec des discours d’hommage à cent ans de culture pour la communauté. « Nous célébrons un héritage de la francophonie manitobaine, et nous devons garder un œil sur le futur de cette institution », soulignait Nellie Kennedy, ministre du Sport, de la Culture, du Patrimoine et du Tourisme, lors de la cérémonie. « Vive la francophonie! », lançaient Winnie et Michaël, deux jeunes engagés au sein du théâtre, partageant dans le même temps ce que représente le TCM dans leur parcours.

S’en est suivie une prestation du poète Seream, de son vrai nom Sébastien Gaillard, rendant lui aussi un bel hommage à la culture francophone. Mais l’équipe du TCM ne compte pas s’arrêter là pour célébrer l’institution. « Nous organisons un grand gala le 4 octobre prochain au Musée canadien pour les droits de la personne pour célébrer une fois de plus cet anniversaire emblématique », souligne Geneviève Pelletier.

« J’aimerais ramener certains classiques, on va refaire des pièces de Molière, pour notamment redonner au public une culture théâtrale de base et facile d’accès, tout en essayant de proposer des spectacles un peu plus audacieux », Marie-Ève Fontaine.

Un siècle d’histoire et de francophonie

« Depuis 1925, le Théâtre Cercle Molière remplit sa mission de renforcer l’identité francophone au Manitoba », déclarait la ministre Nellie Kennedy. Depuis sa création, le TCM est bien plus qu’un théâtre. C’est un symbole de résistance culturelle. Né à Saint-Boniface, il a été un refuge pour la langue française alors même qu’elle était interdite dans les écoles manitobaines jusque dans les années 1970.

Déjà à l’époque, les distributions rassemblaient des dizaines d’acteurs sur scène.

« Quand le théâtre a vu le jour, c’était dans l’optique de vouloir créer un espace où les différentes communautés francophones et anglophones puissent se rencontrer et échanger », souligne Geneviève Pelletier.

Aujourd’hui encore, le TCM est un lieu d’échange et de diversité culturelle, qui s’adapte à une francophonie manitobaine en pleine mutation. Pour la co-directrice, cette mutation s’observe depuis plusieurs années. « Il y a une nouvelle francophonie qui se dessine, notamment avec une population francophone venant de l’Afrique de l’Ouest ».

Alors, d’après elle, le TCM doit sans cesse s’adapter. « Notre objectif est de créer un espace où tout le monde se sente accueilli et où tout le monde peut dialoguer ».

Les co-directrices du TCM, Geneviève Pelletier et Ramatoulaye Cherif, lors du centenaire du TCM.
Les co-directrices du TCM, Geneviève Pelletier et Ramatoulaye Cherif, lors du centenaire du TCM. (photo : Marta Guerrero)

Nouvelle direction, nouvelle programmation

Riche de ses 100 ans d’existence, le TCM n’en demeure pas moins un lieu résolument tourné vers l’avenir. Et l’annonce de la nouvelle co-directrice générale et directrice artistique, Marie-Ève Fontaine, qui viendra remplacer Geneviève Pelletier après son départ, promet de poursuivre une dynamique culturelle toujours aussi diversifiée.

Originaire de Saint-Boniface, Marie-Ève Fontaine a toujours été impliquée dans des événements artistiques et culturels de la francophonie. Comédienne dans l’âme, elle a foulé les planches du Théâtre Cercle Molière et s’est faite aussi connaître en participant aux matches de la LIM. Installée à Ottawa depuis qu’elle y a fait ses études de théâtre, la prochaine co-directrice générale et directrice artistique reviendra à Winnipeg cet été.

Ce qu’elle souhaite par dessus tout, c’est de « continuer à en faire un lieu de rassemblement ». Sous sa direction, Marie-Ève Fontaine veut équilibrer la programmation. « J’aimerais ramener certains classiques, on va refaire des pièces de Molière, pour notamment redonner au public une culture théâtrale de base et facile d’accès, tout en essayant de proposer des spectacles un peu plus audacieux ».

La nouvelle directrice artistique compte trouver un juste milieu entre deux visions artistiques différentes. « Je serai probablement quelque part entre ce que faisait Roland Mahé et Geneviève Pelletier », estime- t-elle. Marie-Ève Fontaine tient à saluer le travail de sa prédécesseure.

« Geneviève Pelletier en a fait un superbe endroit, notamment pour la création théâtrale. Elle a fait démarrer des projets à partir de zéro, ce qui est loin d’être évident. »

Pour son centenaire, le Théâtre Cercle Molière présente une saison spéciale. Au programme : « Un talisman pour Pauline » en octobre, « Bonnes bonnes » en novembre, « Cet été qui chantait » en janvier 2026, « Ô Canada té qui toi? » (dans le cadre de Noirs et Fiers) en février, « Soutensions » en mars, et « 45, de la Taupinière » en juin.