Près d’une cinquantaine de personnes se sont réunies dans les locaux du Club Jovial, en début de soirée le 24 avril.
La pluie froide et les vents forts ont suffi de convaincre quelques habitués à rester chez eux, mais l’ambiance dans le club, à l’instar des années précédentes, était au beau fixe.
Pour le comité culturel de Sainte-Anne, l’AGA est synonyme de jeux, de musique et de fun.
Après avoir résolu un casse-tête, les membres de l’assemblée ont pu assister à des performances musicales de la jeune artiste franco-manitobaine, Jasmine Elyse, ainsi que du duo père-fille : Gilles et Sarah Crevier.
« Du vrai francofun! » selon Diane Connelly, à nouveau directrice générale du Comité depuis la démission de Tina Lavack pour des raisons personnelles.
« Elle a démissionné à la fin du mois de mars. Alors j’ai fait la blague que si le pape avait 88 ans, que Biden en avait 82, j’imagine que je devrais être capable encore pour quelques années. »
Diane Connelly indique donc qu’elle occupera le poste au moins jusqu’à l’année prochaine.
« Pour le moment on va continuer comme ça. »
Des défis
Cette volonté de sortir du cadre généralement assez sérieux de l’AGA, elle a de positif, selon Diane Connelly, qu’elle permet aussi de susciter de l’intérêt pour l’organisme, et pour le Comité, c’est un enjeu.
« C’était des plus jeunes qui sont venus nous poser des questions alors c’était intéressant. C’est un signe que ce n’est pas seulement une affaire de vieux (rires). C’est la survie de notre Comité culturel. »
De manière générale d’ailleurs, la directrice s’est dite touchée de voir que beaucoup ont répondu présents à l’appel.
« On a eu la visite du maire, du préfet, de la SFM, on se sent tellement choyé! La présence, ça nous encourage tellement. Ce sont des gens occupés et ils viennent s’assoir à notre petite AGA. »
Si Diane Connelly souligne, cela, c’est qu’elle estime que tous les comités culturels du Manitoba devraient recevoir ce genre de soutien.
« C’est essentiel, on sent que l’intérêt diminue. Lorsque j’ai commencé avec le comité culturel ici, il y en avait 20 autour de la Province, on en est rendu à 12. Les communautés rencontrent des difficultés à continuer ces activités-là. Il faut se redonner de la force et la présence de tout ce monde-là, ça fait du bien. »
Les difficultés viennent en partie des subventions perçues par les comités, mais aussi, selon la directrice, de la langue anglaise qui prend de plus en plus de place.
« Quand une communauté s’agrandit et que l’assimilation commence à faire effet, c’est le plus difficile. On travaille contre une grippe et l’on a beau avoir les écoles et les services en français, si les gens n’embarquent pas, il faut aller les chercher. C’est ça le plus difficile, en tout cas pour notre comité culturel. »
Une nouvelle tradition
La soirée aura aussi permis la mise en place d’une nouvelle tradition créée pour la première fois cette année. La remise du prix Cactus.
« Le choix du nom vient de notre anniversaire du 50e. On a pris le symbole du cactus pour parler de résilience. »
Le prix vient récompenser les contributions des membres de la communauté à la survie de la culture et de la langue francophone à Sainte-Anne. C’est un Paul-Guy Lavack très ému qui s’est vu remettre le prix cette année. Une manière pour le Comité culturel de Sainte-Anne de saluer tout le travail accompli par Paul-Guy Lavack en tant que président du musée Pointe-Des-Chênes.
Parce que le Comité culturel de Sainte-Anne a toujours le goût de surprendre, le prix Cactus prend, en réalité, la forme d’une statuette de la madone réalisée par l’artiste local Gérald Huberdeau, également membre du CA du Comité culturel.