Entraîneuses pour Équipe Manitoba, Émilie Lévesque, Josée Roy et Carine Roy ont une chose en commun : l’amour du français et le rêve de faire vivre à leurs équipes la magie des Jeux de la francophonie canadienne. Plongeon dans la préparation de ces trois disciplines, qui sont l’écho de souvenirs en or.

Émilie Lévesque est entraîneuse de l’équipe féminine de volleyball de plage pour Équipe Manitoba 2025. Fière franco-manitobaine, étudiante en psychologie à l’Université de Saint-Boniface (USB), elle a grandi dans l’amour de la francophonie et dans le sport. Elle prend alors ce rôle de coach très à cœur.

Un rôle pris très à cœur

D’autant plus que, comme beaucoup d’autres jeunes, Émilie a été privée du rêve des JeuxFC en 2020, à cause de la pandémie. C’est alors la première fois qu’elle vivra l’expérience des JeuxFC!

« C’est pas mal spécial d’avoir ce rôle de coach. Je veux transmettre mes connaissances aux jeunes, mais aussi leur partager les valeurs autour du français. Leur montrer qu’on a plein d’opportunités en français, et puis que c’est cool! Surtout pour le sport. Moi, j’ai toujours joué au volleyball en anglais. C’est encore plus spécial de pouvoir jouer dans la langue de ton choix. »

Émilie Lévesque parle de sa discipline avec une énergie contagieuse. Diplômée du Centre scolaire Léo-Rémillard, où elle était capitaine assistante, elle joue maintenant avec les Rouges, l’équipe de volleyball de l’USB. « On a gagné deux championnats. C’est tellement de bons souvenirs et de belles amitiés. C’est comme une petite famille. Grâce aux Rouges, j’ai pu trouver ma véritable place à l’USB. »

Pour Émilie Lévesque, le volleyball, c’est bien plus qu’un sport physique. C’est un sport mental, d’analyse, de visualisation. Elle décrit alors précisément comment elle prépare son équipe pour les JeuxFC.

« On travaille fort la communication et la cohésion dans l’équipe. Dans mon expérience, ce sont les équipes les plus soudées qui réussissent le mieux. Alors on mise sur la rétroaction constante, le travail d’équipe, la visualisation et même… le visionnage de matchs professionnels pour s’inspirer. Ils s’entraident déjà, s’écoutent, rient ensemble. On a une belle équipe et je suis vraiment fière d’eux. »

À Laval, les épreuves de volleyball consisteront en un tournoi féminin, un tournoi masculin, puis un tournoi mixte.

Souvenir des JeuxFC 2011, à Sudbury : Carine Roy (à gauche), sa sœur jumelle Josée (à droite) et leur entraineur de canot, Daniel Dupont. Carine et Josée Roy avaient gagné la médaille d’or!
Souvenir des JeuxFC 2011, à Sudbury : Carine Roy (à gauche), sa sœur jumelle Josée (à droite) et leur entraineur de canot, Daniel Dupont. Carine et Josée Roy avaient gagné la médaille d’or! (photo : gracieuseté Josée Roy)

Le leadership manitobain aux JeuxFC

Du côté de l’équipe d’arts oratoires, c’est Carine Roy qui assure l’entraînement. Ce qu’elle veut surtout transmettre à ses jeunes, c’est l’essence même des Jeux : la fierté, l’ouverture d’esprit et les connexions humaines. Car elle connaît bien cette aventure hors du commun. En 2011, elle a participé aux JeuxFC à Sudbury dans la discipline de canotage, avec sa sœur jumelle, Josée (voir leur histoire en enca- dré). Aujourd’hui, ce souvenir guide son engagement comme entraîneuse.

« Je veux que mes jeunes vivent cette magie-là, qu’ils découvrent la richesse de la francophonie canadienne, qu’ils se fassent des ami.e.s partout au pays. Les JeuxFC, c’est un de mes meilleurs souvenirs de vie. Étant francophone de milieu minoritaire, c’est incroyable d’arriver dans un évènement aussi gros, où tout le monde parle français. Un immense regroupement de franco-keeners! »

L’épreuve d’art oratoire, aussi appelée « coupe éthique », consiste à discuter de cas sociaux complexes avec empathie, argumentation et ouverture d’esprit.

« On a reçu des cas pour pratiquer. Ce n’est pas tant un débat, mais plutôt une discussion pour essayer de voir les deux côtés d’un cas controversé, par exemple. Deux de mes jeunes, Holly et Raphaël, ont déjà participé à des compétitions, alors ils jouent un rôle clé dans l’équipe. Ils deviennent des leaders et j’adore voir ça! »

L’équipe d’art oratoire d’Équipe Manitoba : Stella Tétrault, Holly Nielsen, Raphael Raharijaona et Xavier Laurendeau Szewaga.
L’équipe d’art oratoire d’Équipe Manitoba : Stella Tétrault, Holly Nielsen, Raphael Raharijaona et Xavier Laurendeau Szewaga. (photo : gracieuseté Carine Roy)

Fierté, ouverture d’esprit et connexions humaines

Josée Roy, la sœur jumelle de Carine, est elle aussi entraîneuse cette année, mais dans une discipline bien différente, et nouvelle pour les JeuxFC : le camp de survie. « Les jeunes devront s’orienter à la boussole, naviguer en canot, construire des abris, identifier des plantes… C’est une discipline complète et passionnante! »

D’ailleurs, la FJCF, le comité organisateur des JeuxFC, s’est inspirée du programme “Bushwhack” avait elle-même conçu pour le CJP, une sorte de « camp de survie inspiré des voyageurs ».

L’équipe camp de survie est composée de : Élyza Jolicoeur-Funk, Liam McCormack, Vincent Jègues et Damien Normandeau. Au-delà des compétences techniques, Josée Roy souhaite que les jeunes vivent un moment fondateur.

« Je veux vraiment qu’ils aient une expérience aussi marquante que la mienne. Qu’ils réalisent à quel point c’est plus grand qu’eux, et c’est spécial! Mon groupe de jeunes est vraiment bon et j’ai hâte de vivre l’expérience comme leur coach et d’être fière d’eux! »

Quand les planètes s’alignent pour les sœurs Roy

Carine Roy se décrit, avec sa soeur jumelle Josée, comme « pas vraiment sportives (rires). Mais le canot, c’est vraiment notre truc depuis qu’on a genre cinq ans. On a toujours fait du canot en famille, surtout avec notre père. D’ailleurs, au moment où l’on se parle, on revient d’un trip de canot en famille! »

En 2011, les planètes s’alignent : l’année où elles peuvent participer aux Jeux de la francophonie canadienne, c’est justement l’année (et la seule de l’histoire des JeuxFC) où le volet canotage existe! Carine et Josée sont sélectionnées avec Équipe Manitoba. « Représenter le Manitoba entre sœurs, dans le truc qu’on partage depuis qu’on est toutes petites… C’était pas mal spécial et awesome! »

Mais la beauté du souvenir ne s’arrête pas là. Carine et Josée Roy en rient encore. « Notre père nous avait donné comme un pep-talk avant de partir : Ne vous inquiétez pas si vous ne gagnez rien, vous y allez vraiment pour le sport… Il ne pensait vraiment pas qu’on allait gagner! Mais pour la plus grande épreuve, celle de 12 km… On a gagné la médaille d’or! On a tout de suite appelé notre père après la course : Dans ta face, papa! »

La sœur aînée des jumelles Roy était accompagnatrice cette année-là, et était présente sur la ligne d’arrivée quand ses sœurs cadettes l’ont franchie en premières. Josée Roy : « Ça a rendu toute cette aventure vraiment spéciale. Ça reste un souvenir incroyable pour notre famille, gravé dans notre mémoire. »