Madame la rédactrice,

C’est avec stupeur que j’ai lu dans le Winnipeg Free Press du 19 mai que le financement fédéral pour La Liberté allait être coupé de 50 % d’ici 2013 – l’année même du centenaire de ce journal, et que cette coupure pourrait sonner le glas de cet hebdomadaire. Je ne veux pas rentrer dans un débat politique, même si le montant du financement coupé semble vraiment dérisoire par rapport à d’autres dépenses.

Non, ce que je veux dire, madame la rédactrice, c’est que La Liberté est un des piliers de notre communauté.

Qu’en presqu’un siècle d’existence, des milliers de personnes ont lu ce qui se passait et se passe près de chez eux. Et ces milliers de personnes, ce sont des Franco-Manitobains, des Métis, des Québécois, des Français, des Belges, des Suisses, des Algériens, des Tunisiens, des Marocains, des Maliens, des Ivoiriens, des Congolais, des Sénégalais, et j’en oublie, pour qui lire en français rappelle ses racines, pour qui lire en français se fait se sentir chez soi.

Ce sont aussi des anglophones francophiles qui souhaitent découvrir, apprendre et apprécier une culture vibrante. La Liberté, c’est notre journal communautaire, c’est là qu’on parle de nous, de ce qui nous touche ou nous intéresse, dans notre langue commune.

Cette perte de financement, j’en ai peur, sera un coup dur pour notre communauté d’expression française. Cette coupure pourrait entraîner une perte de notre culture et au final une perte de notre identité. Et nous ne pouvons pas laisser faire cela sans rien dire. Cela fait un siècle que La Liberté nous représente et nous défend. C’est maintenant à nous de représenter et de défendre La Liberté.

Paul Hesse | Winnipeg (Manitoba) | Le 30 mai 2012