Le gouvernement canadien a annoncé lundi une nouvelle salve de sanctions contre des organisations et responsables iraniens accusés d’être complices du régime et “de sa répression brutale des courageuses voix iraniennes”.

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“Le Canada est solidaire du peuple iranien, qui continue de subir de graves violations de ses droits de la personne les plus fondamentaux”, a dénoncé la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

“Le régime iranien doit mettre fin à ses horribles mesures de répression des manifestations”, a-t-elle martelé.

La justice iranienne a annoncé lundi trois nouvelles condamnations à mort, 48 heures après l’exécution de deux manifestants, provoquant une nouvelle vague d’indignation internationale.

Ottawa a notamment décidé de sanctionner la Fondation du 15 Khordad, organisme proche du régime iranien et qui “finance les opérations des plus hauts responsables du régime” et “met en œuvre les politiques intérieures du régime”.

Cette fondation, qui offre depuis des années une récompense pour tuer l’écrivain britannique Salman Rushdie, est aussi sous le coup de sanctions américaines depuis la fin du mois d’octobre.

Des médias ou organismes liés à la presse ont été également été sanctionnés, comme le journal Iran, accusé de diffuser la désinformation et la propagande du régime. Mais aussi le Conseil de surveillance de la presse, en mesure de fermer des organes de presse et des magazines.

Le sous-ministre des Sports et de la Jeunesse, Vahid Yaminpour, “responsable de la propagande d’Etat”, qui a animé des émissions au sein d’un média contrôlé par l’Etat qui “propage les arguments du régime”, est également visé.

Les sanctionnés se voient imposer une interdiction des transactions et un gel de leurs avoirs au Canada, ainsi qu’une interdiction d’entrée sur le territoire pour les individus concernés.

Au total, ces derniers mois, le gouvernement canadien a imposé des sanctions contre 127 personnes et 189 entités iraniennes, dont la police des mœurs.

Selon un décompte établi par l’AFP à partir d’annonces officielles, les condamnations annoncées lundi portent à 17 le nombre de personnes condamnées à la peine capitale en lien avec la contestation déclenchée en Iran par la mort de Mahsa Amini.

La jeune femme de 22 ans est décédée le 16 septembre 2022, trois jours après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique imposant notamment le port du voile en public pour les femmes.

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