C’est une résolution de 2022 adoptée par les membres des Nations Unies qui réunit les pays membres à Ottawa jusqu’au 29 avril. D’ici fin 2024, tous les pays devront se mettre d’accord sur un traité contraignant sur l’usage du plastique.

Oceana Canada milite depuis plusieurs années afin que le Canada soit un chef de file dans ce domaine. L’organisme est d’ailleurs présent à Ottawa durant les négociations de ce traité. 

Anthony Merante, spécialiste de campagne et en plastiques, souligne que « le ministre Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, a annoncé que le Canada était déterminé à agir contre la pollution plastique. Il a aussi annoncé qu’il souhaitait un traité juridiquement contraignant auquel participeraient toutes les Nations. 

« Il est donc favorable à deux questions : à un plafond de production et des exigences de transparence et de traçabilité pour les produits chimiques utilisés dans la production et les produits en plastique. »

Des désaccords

Évidemment, tous les pays présents n’ont pas cette vision comme l’explique Anthony Merante. « Nous savons que l’élément le plus controversé du traité est le plafond de production, et qu’il s’agit essentiellement de la manière dont nous gérons la pollution fossile à la source. De nombreux pays préféreraient que ce traité traite de la pollution fossile comme un problème de gestion des déchets, ce qui permettrait au pétrole et au gaz de continuer à produire des processus nocifs. »

Au-delà des pays, des lobbyistes du pétrole sont présents aux négociations pour tenter de convaincre les pays d’abandonner ce traité. Un fait que décrie Anthony Merante. « Trois grandes entreprises, Imperial Oil, Down Chemical et Nova Chemical, ainsi que leurs homologues internationaux, sont ici en train de vanter la nécessité absolue des plastiques, de vanter la sécurité des plastiques. Nous espérons que les négociations utilisent la science et la pensée critique et qu’elles agissent pour leur peuple plutôt que pour l’industrie. »

Une crise mondiale

Le Canada accueille donc la quatrième ronde des négociations, la cinquième se poursuivra en Corée du Sud. Oceana Canada espère que d’ici la fin de l’année les pays se seront entendus. Anthony Merante tire la sonnette d’alarme. « C’est une industrie qui fabrique un produit qui nuit à l’environnement dans tous les pays. Tous les produits en plastique traversent les frontières et les océans à de très nombreuses reprises. C’est un problème scientifique qui nécessite une coordination et une réglementation mondiale. 

« Il existe de très bons exemples de pays comme le Canada et le Rwanda qui ont commencé à interdire la réglementation des plastiques. 

« Mais la réalité est que beaucoup de ces pays doivent faire du commerce avec des pays plus grands qui sont des producteurs de plastique. On ne peut pas tout faire tout seul. Ce traité contraignant permettrait à tous les pays d’avoir la même base de travail. »