Dépassant les prévisions des analystes, ce nouveau ralentissement, le plus important depuis avril 2020, fait suite à une inflation à 5,9 % en janvier.

Il est attribuable en grande partie à un recul des prix de l’essence (-4,7 %) cumulé à un “effet de glissement annuel”, soit une hausse plus lente des prix par rapport à la forte augmentation enregistrée en février 2022, a souligné Statistique Canada.

Mais dans les rayons des épiceries, les prix des aliments ont continué d’augmenter pour un septième mois consécutif (+9,7 %), notamment ceux des produits céréaliers (+14,8 %) et des jus de fruits (+15, 7 %), conséquence de maladies touchant les oranges et de conditions climatiques difficiles aux Etats-Unis avec l’ouragan Ian.

Toutefois, les prix des boissons alcoolisées, des viandes, des légumes, des produits des boulangeries et des produits laitiers ont tous ralenti sur un an.

Une décélération a également été observée dans le secteur de l’immobilier, résultant d’un “ralentissement général du marché”, mais les coûts des intérêts hypothécaires ont connu la croissance la plus prononcée depuis juillet 1982, en raison des multiples hausses du taux directeur de la Banque du Canada.

“Les pressions sous-jacentes sur les prix sont restées plus fortes que la banque centrale ne le souhaiterait”, note Royce Mendes, analyste financier chez Desjardins, estimant toutefois que les difficultés financières liées à des évènements externes “ne pousseront pas la banque centrale à sortir de sa réserve”.

Une analyse partagée par Claire Fan, économiste à la Banque Royale du Canada, qui estime que les “récentes turbulences sur les marchés financiers ont, en tout état de cause, placé la barre (pour augmenter le taux directeur) plus haut”.

La Banque du Canada est devenue au début du mois la première grande banque centrale à suspendre sa politique monétaire agressive, en maintenant son taux directeur à 4,5 % à cause de la baisse de l’inflation, après huit hausses consécutives.

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