Si l’été n’est pas toujours le moment le plus propice pour faire avancer de gros dossiers administratifs, l’ACCSB tente tant bien que mal de faire évoluer les choses.

Pour rappel, à la fin du mois de juin, Les Ami.e.s, représentés par Robert Loiselle, et Héritage Saint-Boniface, représenté par Walter Kleinschmit, ont eu gain de cause devant les élus du Comité d’orientation permanent des biens et de l’aménagement de la Ville de Winnipeg. En effet, la caserne de pompiers, située au 212, rue Dumoulin, ne sera pas séparée du 219 Provencher et intègre la consultation publique de six mois.

Alors qu’il ne reste déjà plus que cinq mois pour cette consultation, Robert Loiselle, président de l’ACCSB, souhaite du mouvement le plus rapidement possible. L’exécutif de l’organisme s’est rencontré le 19 juillet pour parler de ce dossier. « Nous avons pu, tous ensemble, parler, pour la première fois, de la motion qui est passée. La motion préconise une consultation de six mois pour permettre à la Ville de Winnipeg de prendre une décision envers la vente ou la location à long terme de l’ancien Hôtel de Ville et l’ancienne caserne de pompiers. Depuis, on n’a pas eu plus de détails de la Ville, mais nous sommes prêts à prendre la position d’aller rencontrer la Ville le plus vite possible. »

Une rencontre en août?

Robert Loiselle évoque d’ailleurs une potentielle rencontre dès le mois d’août pour aller voir le département de l’urbanisme, des biens et de l’aménagement de la Ville de Winnipeg. « Mais cette fois-ci, on veut les écouter en premier lieu. On veut voir ce qu’ils nous proposent comme genre de consultation publique. On souhaite entendre la proposition de la Ville. »

Dans ce sens, et dans cette phase de négociation qui s’en vient, Robert Loiselle et les Ami.e.s du carré civique de Saint-Boniface sont prêts aussi à un compromis sur un élément important pour la Ville : la liste excédentaire. En effet, pendant longtemps, les défenseurs du Carré civique ont demandé que ces bâtiments soient retirés de la liste excédentaire aux besoins de la Ville.«On en a déjà beaucoup parlé. Et on s’est dit que pour maintenant, on met ça de côté. Car si la Ville se prépare à vendre ou louer, c’est qu’elle se prépare à vendre ou à louer des terrains excédentaires. Et sur ça, on comprend mieux leur logique », analyse Robert Loiselle.

Les Ami.e.s du carré civique de Saint-Boniface se préparent donc pour cette nouvelle phase qui va bientôt s’ouvrir. Au cœur des préparations, il y a donc cette consultation publique, pour laquelle Robert Loiselle imagine plusieurs axes de travail. « On voit trois façons différentes de travailler avec la Ville. D’abord l’ACCSB se tient prêt à les aider pour la consultation des résidents de Saint-Boniface, en français et en anglais. Puis, on pense à une consultation qui touche plus au patrimoine et à la culture. Héritage Saint- Boniface pourrait coordonner cette partie. Enfin, on a eu une discussion avec la Société de la francophonie manitobaine. Il pourrait avoir, lors de leur prochaine AGA, un point sur le Carré civique et la consultation de l’entièreté de la francophonie manitobaine. »

« La motion préconise une consultation de six mois pour permettre à la Ville de Winnipeg de prendre une décision envers la vente ou la location à long terme de l’ancien Hôtel de Ville et l’ancienne caserne de pompiers. Nous sommes prêts à prendre la position d’aller rencontrer la Ville le plus vite possible. »

Robert Loiselle

Consultation publique, comment faire?

Le président des Ami.e.s évoque aussi d’autres idées quant à la forme de cette consultation. « Par exemple, la Ville peut envoyer une lettre à la communauté en demandant son opinion. Ça pourrait être aussi une série de rencontres avec les intervenants pour entendre les visions de chacun. »

Autre élément important pour Ami.e.s du carré civique de Saint-Boniface dans cette consultation publique, c’est de laisser la place à chaque organisme de pouvoir s’exprimer. « Pendant cette phase, il faut que tous les organismes communautaires qui ont un mot à leur dire aient la chance de le faire. On tire tous dans le même sens pour arriver à une décision acceptable pour la communauté. »

Selon Robert Loiselle, il y a désormais peu de chances de voir un retour d’un processus déjà connu d’appel d’offres. « On est passé à travers une vente potentielle à Manitoba Possible et on a tous vu que c’est tombé à l’eau. En revanche, ce qu’on ne veut pas c’est que la Ville se retourne et ouvre ça à la Province par exemple. Avec le risque, à nouveau, de ne pas être compris sur la culture, la langue et le patrimoine de Saint-Boniface. »