Colin Rémillard, copropriétaire des Jardins, revient sur la saison passée et ce qui s’en vient cette année. Il évoque notamment les défis météorologiques, la hausse des prix et les nouveautés à découvrir.

Créés en 1979 par Lise Mulaire et Denis Rémillard, les Jardins St-Léon sont depuis longtemps devenus un commerce incontournable pour trouver fruits et légumes frais et locaux. Leur ouverture chaque année est toujours une date très attendue par les clients.

Colin Rémillard, copropriétaire des Jardins St-Léon, a repris l’affaire en 2016. Avant de se lancer pleinement dans cette saison 2024, il revient sur l’année 2023.

Luc, Daniel, Janelle et Colin Rémillard sont les propriétaires des Jardins St-Léon. (photo : Raphaël Boutroy)

Il évoque les produits les plus appréciés par la clientèle l’an passé. « 2023 était une belle année. La météo était prometteuse avec un été chaud. Tout s’est bien passé, on avait peur d’ailleurs que ce soit trop chaud. Le produit qui a bien performé a été le maïs. Les fraises ont été correctes, ce n’était pas la meilleure saison de fraises. Les pommes de terre ont été appréciées et aussi une bonne année de tomates. »

Travaillant avec des produits de saison, Colin Rémillard suit de très près les changements météorologiques qui pourraient avoir un impact sur ses arrivages.

La météo à surveiller

Cet hiver, marqué par le phénomène El Niño, a donné une saison hivernale plus chaude. Quel en sera l’impact?

« L’hiver a été vraiment été sec. Ça met de l’avant certains doutes. Les agriculteurs dépendent d’un certain niveau de précipitation pour assurer la survie de plantes. Alors là, avec notamment le manque de neige, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. On peut s’inquiéter par exemple pour les fraises. C’est le produit le plus recherché en ville. Il y a beaucoup de demandes et peu d’offres. »

Pour cette saison 2024, qui va s’ouvrir dans quelques jours, les équipes sont sur le pont depuis plusieurs jours. « En ce moment, on travaille à l’organisation du marché. On a hâte de recevoir le monde, ça fait longtemps que je n’ai pas travaillé dehors (rires). On a eu peu de temps pour tout mettre en place. En général, on a trois à quatre semaines avant l’ouverture, dès que la neige fond, pour tout préparer. »

Parmi la préparation, il y a une partie essentielle : l’embauche des employés. Depuis plusieurs semaines, les Jardins St-Léon ont ouvert cette phase. Si une grande partie des 60 employés sont les mêmes d’une année à l’autre, le marché pourra compter cette année sur une quinzaine de nouvelles personnes.

Du nouveau personnel qu’il faut former. « C’est plus facile d’avoir beaucoup d’anciens. Ils peuvent rapidement transférer leurs connaissances aux nouveaux. Beaucoup de gens ont appliqué cette année. C’est très compétitif, on est content que les gens e passent le mot. C’est une grande fierté, on sait que ce n’est pas une job pour tout le monde, c’est physique, intense et très varié. Mais pour les gens qui aiment ça, c’est généralement une belle expérience. Puis, dépendant des personnes, en une semaine ou deux, les nouveaux ont une bonne base et s’améliorent avec le temps. »

Formation du nouveau personnel

Également, avoir un personnel bilingue demeure d’ailleurs un élément important pour travailler aux Jardins. « Oui, quand ça vient à travailler à la caisse ou dans le marché par exemple, c’est encore une obligation d’être bilingue. On est moins demandant quand on travaille dans d’autres locations comme la serre ou près des plantes. Je pense que ça nous donne un atout unique, les gens sont confortables de nous parler en anglais ou en français. »

Pour cette nouvelle saison, aucun nouveau produit n’est à signaler, mais les consommateurs auront quelques avantages en venant notamment le mardi aux Jardins St-Léon. « Il y a un changement concernant notre carte Tractor Miles, une carte qui permet de collectionner des 2 % de retour sur l’achat. Et, c’est une bonne chose, maisonavuquenosfinsde semaine étaient très occupées par rapport aux autres jours. Alors le mardi, on va offrir le double des Tractor Miles pour les clients. »

Garder les prix bas

Ce coup de pouce pour les consommateurs pourrait être très bénéfique surtout que l’inflation reste encore à un niveau important selon les produits. Pour Colin Rémillard, le sujet de la hausse des prix est pris très au sérieux.

« C’est surtout il y a deux ans et l’an passé quand on a vu une augmentation drastique. Ce n’était pas plaisant pour nous. On veut garder nos prix bas et notre marge au plus bas possible sans trop la diminuer. On veut être un magasin qui offre des produits avec des prix abordables.

« Mais, c’est de plus en plus difficile. Donc, on essaie de vendre du volume et peut-être éliminer les produits au coût trop élevé tout en s’assurant que les producteurs soient payés à leur juste valeur. On est en communication étroite avec eux. Leurs matériaux et engrais coûtent plus cher. Donc on essaie d’écouter les deux côtés. »