Alors que David Dandeneau quittera son poste de président du conseil, la question de la relève se pose autant au sein de l’organisme que dans sa mission.

La vingtième édition du festival Manito Ahbee commencera ce vendredi 16 au Red River Exhibition Park.

Lors de la dernière édition, c’est devant pas moins de 15 000 personnes que le festival a célébré les arts, les traditions et les récits autochtones avec notamment le deuxième plus grand pow-wow d’Amérique du Nord.

Derrière les portes du festival, les curieux pourront assister à de nombreux spectacles de danses traditionnelles comme la Chicken Dance ou encore la gigue métisse.

Des concours de montage de tipi (dont le record s’élève aux alentours de huit minutes), des ateliers de tresses autochtones, un défilé de mode de créateurs autochtones.

L’on y trouve également un grand marché d’artisans qui viennent d’un peu partout sur le continent.

Cette année pour la première fois, la juge Suzanne Carrière, première métisse du Canada à être nommée à ce poste, tiendra une cérémonie de citoyenneté pour une cinquantaine de nouveaux arrivants.

Pour David Dandeneau, cette édition aura aussi une saveur toute particulière, puisqu’il s’agira de sa dernière en tant que président du conseil du festival.

L’aînée métis est aussi l’un des membres signataires lors de la création de l’organisme.

« J’ai essayé de me retirer à plusieurs reprises, mais on ne m’a pas laissé faire », s’amuse-t-il avant d’affirmer que cette fois-ci, c’est la bonne.

« Il est temps pour moi de passer le bâton et de tirer ma révérence. »

Il explique qu’il restera tout de même sur le conseil quelque temps encore, afin d’apporter son soutien dans la transition à venir.

De son expérience avec le festival, David Dandeneau en retire beaucoup de positif, et trouve de la fierté dans les changements qui se sont opérés au sein de l’organisme.

D’abord en matière de fréquentation, le festival au départ se déroulait au RBC Center au centre-ville avant que « l’on ne finisse par manquer d’espace », mais dans sa nature aussi le festival a évolué.

« Initialement, j’étais le seul métis autour de la table. Je suis fier d’avoir réuni autour de la table des gens qui viennent de communautés différentes. »

Comme il le dit lui-même, Manito Abhee, que l’on pourrait traduire par « là où demeure le créateur », est un festival pour toutes les nations.

« L’an passé nous avons accueilli des Maoris de Nouvelle-Zélande qui sont venus présenter leur culture. Ce festival c’est l’occasion de rencontrer des peuples d’ailleurs. »

La mission du festival est donc bien sûr de célébrer la culture autochtone et « mettre en lumière tout ce qu’il y a de positif à propos des peuples autochtones ».

Mais il s’agit aussi d’ouvrir les portes vers un patrimoine que tout le monde ne connaît pas très bien.

« Ça prend du temps, mais l’objectif est de faire venir des gens qui ne connaissent pas ou très peu la vie des Autochtones. » Une mission dont la finalité est double. « Changer les mentalités », certainement, mais pas seulement.

« On invite des politiciens, des chefs de bandes. Ça permet de mettre en lumière certains défis et c’est l’occasion aussi pour les chefs de s’adresser directement aux politiciens, de créer des relations. »

Pour ce qui est de l’avenir, David Dandeneau espère que l’évènement attirera de plus en plus de membres de la francophonie manitobaine, même s’il en compte déjà quelques-uns parmi ses bénévoles.

En parlant d’avenir, le festival se penche maintenant depuis plusieurs années sur une transition vers la jeunesse, « le leadership de demain ».

L’organisme compte dans ses rangs des jeunes, « des stagiaires en quelque sorte », qui sont formés au sein de Manito Ahbee pour occuper des rôles de plus en plus importants dans le cadre du programme Sacred Hoop.

Un autre évènement d’envergure se tiendra ce vendredi 16 mai, l’évènement NextGEN.

« 2 000 jeunes en provenance de toutes les écoles des réserves reçoivent des fonds de nos commanditaires pour faire le voyage et assister à NextGEN. »

Au programme cette année, des personnes s’étant sorties de situations difficiles, comme la dépendance à l’alcool ou à la drogue, viendront s’adresser aux élèves. Ces intervenants ont su reprendre leur vie en main pour épouser le succès.

Une façon très concrète d’inspirer la future génération et de lui enseigner la résilience.

Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté