Dix nouvelles régions ont été sélectionnées par le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté Canada (IRCC), dont une au Manitoba. La CFA-Rivière Rouge s’ajoute donc à la CFA-Rivière Seine établie depuis maintenant sept ans.
Les municipalités de Richtot, Montcalm, De Salaberry et le village de Saint-Pierre-Jolys constituent désormais la CFA Rivière-Rouge. C’est un travail mené par le Réseau en immigration francophone du Manitoba (RIF MB) qui a permis la création de cette nouvelle CFA.
Salwa Meddri, gestionnaire du RIF MB, explique la démarche auprès du gouvernement fédéral. « C’est une volonté du gouvernement fédéral de créer de nouvelles communautés francophones accueillantes. IRCC a approché tous les RIF du Canada pour voir s’il y avait de l’intérêt pour de nouvelles communautés.
« Il y a eu une consultation préliminaire à cet effet. Après présélection de dix provinces, le ministère a organisé une seconde session de travail pour soumettre une recommandation d’une deuxième CFA. »
CFA Rivière Rouge
Et le choix a été rapide pour Salwa Meddri. En effet, en 2018, lorsque le ministère IRCC a annoncé la création de 14 CFA partout au pays, plusieurs municipalités avaient manifesté leur intérêt.
Salwa Meddri souligne « nous avons fait un suivi avec des municipalités qui avaient montré de l’intérêt et qui se voyaient désolées de ne pas avoir été sélectionnées. Après avoir fait un suivi, l’intérêt était toujours présent. Alors nous sommes allés de l’avant avec les partenaires ».
Pour les municipalités qui souhaitaient participer, certaines conditions étaient exigées pour permettre aux francophones de s’épanouir. « Il fallait que les collectivités répondent aux prérequis du ministère. Par exemple, l’existence de personnes immigrantes francophones dans la région, l’existence de services en français, l’existence d’infrastructures, la volonté d’accueillir et de retenir des immigrants francophones et enfin la volonté de la communauté de s’impliquer et de pouvoir fournir les conditions favorables pour les personnes souhaitant s’installer dans la région. »
Raymond Maynard, maire de Saint-Pierre-Jolys, explique c’était une suite logique pour le village. « Nous accueillons déjà plusieurs immigrants à Saint-Pierre-Jolys. Ils aiment Saint-Pierre-Jolys parce que le village est francophone. Alors quel meilleur moyen de grandir que d’accueillir davantage d’immigrants?
« Dans le passé, ce n’était pas une option pour nous d’embarquer dans quelque chose de même parce que nous n’avions pas les infrastructures. Mais nous avons plusieurs développements en cours pour être capable de loger les gens qui arrivent. »
Encore quelques détails
Maintenant que le ministère IRCC a accepté cette deuxième CFA, il reste encore quelques détails à fournir pour permettre l’avancée.
Salwa Meddri affirme que « nous attendons des éléments plus concrets de la part du ministère pour avancer de manière plus claire. De prime à bord, nous pouvons nous attendre à la mise en place d’un conseil consultatif communautaire pour naviguer ensemble. Il faudra aussi faire un état des lieux plus profond pour déterminer les atouts et les éléments à bonifier. »
Parmi les éléments plus concrets de la part du ministère, il est, entre autres, question d’une enveloppe qui permettra de soutenir la mise sur pied de cette CFA. À l’heure actuelle, aucun montant n’a été donné par IRCC. En revanche, pour la CFA-Rivière Seine, pour l’année 2024-2025, une enveloppe de 360 221 $ a été allouée.
« Outre les fonds, il y aura aussi des orientations communes à respecter pour répondre aux critères du ministère. »
CFA Rivière Seine
Cette deuxième CFA est aussi le résultat d’un succès de la première, Rivière Seine. Cette dernière est composée des municipalités de Taché, La Broquerie et de Sainte-Anne. « Depuis le lancement de la première cohorte, le ministère a retenu les services d’une firme externe pour évaluer les 14 CFA. Cette évaluation a montré qu’il y avait un véritable succès dans la CFA Rivière Seine.
« Nous avions comme objectif de 15 clients par année. La première et la deuxième année étaient plus compliquées puisqu’il y avait les efforts de promotion. Mais une fois que tout était prêt, nous avons eu plus de 20 personnes par année. Et nous voyons ce chiffre augmenter. En effet, désormais, certaines personnes indiquent, lors des services prédépart offerts par l’Accueil francophone, leur intérêt de s’installer dans des collectivités au rural. C’est plaisant de voir que les collectivités sont connues par les personnes immigrantes. »
À date, toutes les personnes qui ont choisi de s’installer dans la CFA-Rivière Seine sont encore dans cette collectivité. « Nous pouvons parler d’un taux de rétention de 100 %. Évidemment, pour certaines familles, nous avons peu de recul, c’est maximum trois ans. »
Des obstacles
Salwa Meddri reconnaît que les obstacles sont encore présents au rural pour une immigration plus importante. « Pour les personnes qui n’ont pas encore les moyens d’acquérir un véhicule, il y a toute la question du transport en commun. Le logement locatif est aussi un enjeu par région. Il y a certes du développement dans l’immobilier. Mais c’est quelque chose qui serait souhaitable d’améliorer encore.
« La connectivité peut aussi être un enjeu. Ce sont quelques éléments qui peuvent être décourageants pour certains immigrants. »
Un point partagé par Raymond Maynard. « Mon inquiétude pour les gens qui arrivent est au niveau du transport. S’ils n’ont pas de permis de conduire, au niveau de l’emploi il faudra voir de quelle manière nous pouvons les soutenir. Pour s’établir à Saint-Pierre-Jolys, un véhicule est nécessaire à l’heure actuelle.
Ce sont des préoccupations qui sont fréquemment discutées avec les partenaires qui interviennent au rural comme l’Association des municipalités bilingues du Manitoba (AMBM). « Que ce soit lors de rencontre du conseil consultatif communautaire ou encore lors de rencontres avec nos partenaires comme l’AMBM, ce sont des enjeux qui sont examinés pour voir de quelle manière ils peuvent être résolus de manière globale et à long terme. »
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